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Ressources humaines : le difficile exercice de la théorisation
26/03/2014

La gestion des ressources humaines est un concept qui a fortement évolué ces dernières années, fût-ce sémantiquement. Le ‘service du personnel’ a été remplacé par l’acronyme GRH, ou ‘personnel et organisation’ au sein de la fonction publique, démontrant certainement là une professionnalisation du secteur. Il est donc bien loin le temps où il suffisait – simplement – de sélectionner (peut-être) la bonne personne pour occuper une fonction vacante au sein d'une structure, qu'elle soit publique ou privée et de la payer correctement.

Aujourd’hui, les enjeux se sont considérablement complexifiés et diversifiés. L'objectif de François Pichault est de les théoriser. Ainsi, il y a près de quinze ans, il publiait avec Jean Nizet Les pratiques de gestion des ressources humaines. Cet ouvrage, vraie référence dans toute la francophonie, a été plusieurs fois épuisé. Le voici réédité et entièrement revu (1). Il y propose une typologie renouvelée de modèles de gestion des ressources humaines que l’on peut rencontrer dans la vie des organisations.

COVER GRHCe succès, François Pichault, professeur à HEC-Ecole de gestion de l’Université de Liège, l'explique par son approche multiforme des ressources humaines. Pour lui, la GRH ne s'applique pas de la manière au sein d'une PME, d'un service public ou d'une start-up. « Il convient d'examiner la diversité des situations », nuance-t-il. « Ce constat posé, avec mon collègue Jean Nizet (FOPES- Université catholique de Louvain), nous avions développé, à l’époque, une approche centrée sur le contexte de la GRH, ce qui allait à contre-courant du ‘mainstream’ de la fin des années 90. »

Immédiatement, d'autres théoriciens se sont approprié l'ouvrage, parfois en le développant, parfois en le contredisant. « Et puis, se souvient François Pichault, l’éditeur nous a demandé de revoir complètement notre livre, ce que nous avons accepté tout en sous-estimant l'ampleur de la tâche. » Et de convenir qu'il ne s'agissait pas d'ajouter simplement deux ou trois références par-ci par-là mais, au contraire, de repenser une théorie à la lumière de nouveaux éléments et des commentaires formulés à l'égard de la première version. « Nous connaissions nos forces et nos faiblesses et nous voulions être, autant que faire se peut, exhaustifs. »

Dans le même temps, de nombreux cas concrets, eux aussi actualisés, sont venus enrichir le livre « parce qu’effectivement il fallait rencontrer ce qu’on nous demandait et tenir compte des suggestions qui nous avaient été faites par les utilisateurs de notre ouvrage », tient à préciser l'auteur.

Ces cas, « au moins 90% », proviennent d’interventions réalisées au sein d'entreprises par le Lentic (Laboratoire d'études sur les nouvelles technologies, l'innovation et le changement de l’Université de Liège) car «  cela permet de pouvoir disposer d'une 'matière première' très intéressante à exploiter. » Certains d'entre eux sont issus de la scène belge mais  également de grandes entreprises françaises, souvent à l’origine de marchés publics pour lesquels le centre de recherche est sollicité.

Tous ces éléments, nouvelles analyses, nouvelles références et nouveaux cas, ont donc restructuré l'ouvrage. Il propose une typologie renouvelée de modèles de gestion des ressources humaines que l’on peut rencontrer dans la vie des organisations.

(1) François Pichault, Jean Nizet, Les pratiques de gestion des ressources humaines. Conventions, contextes et jeux d’acteurs, 2013, Ed. Le Seuil, Paris ( 2e éd.), 350 pages

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