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La potion de jouvence du thymus
01/09/2009

Longtemps considéré comme inactif après la puberté, le thymus continue à produire des lymphocytes T jusqu’à un âge avancé. Dans une étude (1) publiée dans PLoS ONE, Vincent Geenen et son équipe dévoilent l’importance de l’hormone de croissance dans le maintien de cette production à l’âge adulte.

glandes endocrinesSitué dans le thorax, derrière le sternum et devant la trachée, le thymus pourrait être surnommé «cerveau du système immunitaire». Véritable point de rencontre entre les systèmes nerveux, endocrinien et immunitaire, cet organe lymphoïde primaire est en effet le lieu de génération des lymphocytes T (thymopoïèse) et joue un rôle crucial dans la protection contre l’auto-immunité, c'est-à-dire dans le phénomène de tolérance au soi de l’organisme.

Le système immunitaire est composé de deux grands types de systèmes de défenses : l’immunité innée (ou naturelle) et l’immunité acquise (ou adaptative). La première regroupe les mécanismes de défense non-spécifiques tels que les barrières physiques (peau, cheveux, mucus,…) ou chimiques (transpiration, larmes, salive, acide gastrique, urine,…), les cellules phagocytaires (macrophages, neutrophiles, mastocytes…), ainsi que l’action du complément. Ces composants du système immunitaire entrent en fonction dès la naissance et n’ont pas besoin d’une exposition préalable à l’agresseur pour être activés. Ils forment la première ligne de défense de l’organisme et ne tiennent pas compte de la nature de l’agent infectieux.

De son côté, l’immunité acquise, elle, est très spécifique. Elle permet l’éradication d’un agresseur dont elle garde mémoire après une première rencontre. Les principales cellules impliquées dans cette réponse sont les lymphocytes T (pour thymo-dépendant) et les lymphocytes B qui permettent ensemble la reconnaissance de l’antigène de l’intrus, la destruction des cellules infectées et la production des anticorps pour contrer l’attaque de l’indésirable.

Profession du thymus : éducateur du système immunitaire

D’un point de vue évolutif, «l’immunité acquise est apparue il y a environ 500 millions d’années avec l’émergence des poissons cartilagineux. Quasi en même temps apparaît un nouvel organe identifié pour la première fois chez ces animaux : le thymus. Ce dernier aide à prévenir toute agression du système immunitaire adaptatif contre l’organisme», indique le Professeur Vincent Geenen du laboratoire d’Immunoendocrinologie de l’ULg et Chef de Clinique en Endocrinologie au CHU de Liège.

Au cours de leur maturation, les lymphocytes T «se revêtissent» de récepteurs cellulaires (TCR pour T cell receptor) constitués d’une glycoprotéine membranaire dotée d’une chaîne alpha et d’une chaîne bêta. Ces récepteurs à l’antigène ne sont pas tous identiques : «Grâce à des recombinaisons génétiques, certaines parties de ces récepteurs sont variables», précise Vincent Geenen. C’est ce qui rend chaque lymphocyte T spécifique à un antigène potentiel.

 

(1) Gabriel Morrhaye, Hamid Kermani, Jean-Jacques Legros, Frederic Baron, Yves Beguin, Michel Moutschen, Remi Cheynier, Henri J. Martens & Vincent Geenen. Impact of Growth Hormone (GH) Deficiency and GH Replacement upon Thymus Function in Adult Patients. PLoS ONE 4(5).

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