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La potion de jouvence du thymus
01/09/2009

Mais parmi les lymphocytes produits par l’organisme, une fraction importante est auto-réactive. Les lymphocytes T auto-réactifs sont des lymphocytes pourvus de récepteurs qui reconnaissent des parties du soi et dont l’action est dirigée contre l’organisme lui-même. Il est donc primordial d’effectuer une sélection des lymphocytes avant qu’ils soient libérés dans la circulation. Cette sélection s’effectue au niveau du thymus, dans le langage scientifique on parle d’ailleurs du processus d’éducation thymique. Ainsi seuls les lymphocytes T pas ou très faiblement auto-réactifs, soit les lymphocytes les plus susceptibles à reconnaître avec une forte affinité des antigènes étrangers, prennent le large au terme de leur différenciation. Les autres sont détruits.

précurseurs lmphocytes

Une activité prolongée tenue secrète

Jusqu’à il y a peu, l’idée que le thymus fonctionnait uniquement jusqu’à la puberté prévalut. Et ce en raison de la diminution de sa masse à cette période de la vie. «A l’époque, on pensait qu’à la puberté le thymus se transformait progressivement en graisse, c’est ce qu’on appelait l’involution adipeuse du thymus, mais c’est totalement faux», précise l’endocrinologue. Il y une dizaine d’années, le développement d’une nouvelle technique a en effet permis de démontrer le contraire : la mesure des TRECs, c’est à dire des cercles d’excision d’ADN issus du réarrangement des gènes codant pour le récepteur T à l’antigène dans le thymus. «Lors de la recombinaison génétique des segments d’ADN codant pour les parties variables des récepteurs à l’antigène des lymphocytes T, certains morceaux sont écartés et forment des cercles dits d’excision», explique Gabriel Morrhaye doctorant au laboratoire d’Immunoendocrinologie et premier auteur de la récente publication dans PLoS ONE. «Avec des sondes et grâce à la technique de la PCR quantitative, il est possible de quantifier ces cercles d’excision et d’estimer ainsi l’activité du thymus», poursuit le doctorant. La mesure des TRECs permet d’identifier dans le sang les lymphocytes T directement issus du thymus (appelés «émigrants thymiques récents») et de quantifier le niveau de leur production. C’est dans les années nonante qu’un groupe de chercheurs américains a démontré, grâce à cette technique, que le thymus restait actif jusqu’à des âges très avancés.


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