Video ergo cogito
La vidéo est un art mineur. Historiquement et esthétiquement coincée entre le cinéma et le numérique, elle peut dès lors jouer un rôle de passerelle entre les deux, et plus encore. Dans un ouvrage fleuve livrant un beau panorama de la question, Philippe Dubois ne prend jamais son objet sous l’angle unique de l’image. Car si la vidéo est certes une question d’image, elle n’est pas que cela. Elle est aussi un dispositif. C’est un tout, un ensemble, un état qui pense et qui fait penser au monde et à l’image en général. Elle titille, bouscule les tout-puissants que sont le cinéma, la télévision, l’art en général. Désolidariser l’esthétique et la technologieEn parcourant les 340 pages de l’ouvrage, on se rend donc rapidement compte qu’il ne nous sera pas offert de définition positive de la vidéo, mais plutôt toute une série de questions, qui nous proposent de réfléchir sur sa condition. D’un point de vue technique, on peut la définir, certes, mais il n’y a pas que cela, et Philippe Dubois prend soin d’éviter cet angle d’attaque. La technologie, c’est une évolution, une réalité, un cadre objectif, un outil qui offre des possibilités et impose des contraintes, mais elle n’influence pas ou peu la démarche artistique, la conceptualisation de l’art, et l’esthétique. Ainsi, d’emblée, se libérant de la technologie, le penseur peut cultiver l’anachronisme. Pas question d’imposer une vision téléologique et évolutive de l’art. Affirmer que l’art de l’image évolue et progresse vers une production, une création de plus en plus parfaite de l’image, c’est s’astreindre à la vision technologique. Mais l’intérêt est ailleurs, il est dans la transversalité. ![]() (1) Philippe Dubois, La Question Vidéo, entre cinéma et art contemporain, Ed. Yellow Now, coll. Côté cinéma, 2011 |
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