Une équipe de chercheurs d’HEC-ULg et de l’école d’HEC de Montréal a mis au point un modèle automatique et interactif apportant des solutions de chargement optimal des marchandises destinées à un transport aérien. En tenant compte d’une large palette de contraintes propres au métier, il offre un gain de temps considérable et une moins grande consommation de carburant. Un modèle intéressant, tant économiquement qu’écologiquement.
Entre le moment où quelqu’un décide d’envoyer un colis à une personne de l’autre côté de la planète et l’instant où elle le reçoit, les compagnies de transports sont de plus en plus rapides. Aujourd’hui, le colis ne prend plus que quelques jours pour arriver entre les mains du destinataire. C’est une des constantes de la concurrence, un service efficace, et surtout, rapide. Mais cette rapidité d’action ne garantit pas toujours un confort de travail idéal pour les différents intermédiaires, ni une recherche d’économie dans les différents transports. Des priorités sur lesquelles se penchent des chercheurs d’HEC-ULg.
« En partenariat avec des professionnels du domaine, développe Michael Schyns, Professeur en systèmes d’information de gestion, nous avons créé un modèle mathématique qui permet d’optimiser le chargement des avions commerciaux. C’est-à-dire de rapidement trouver le meilleur chargement possible des ULDs (Unit Load Devices, les ULD sont des caisses de rangement aux tailles standardisées, et désignent tant les containers que les palettes, par exemple, Ndlr) en fonction de leur poids et de leur taille, et en tenant compte de toute une série de contraintes propres à cette étape du transport de marchandises ». La confection de ce modèle s’inscrit dans le cadre de la recherche opérationnelle, qui vise généralement à créer des outils d’aide à la décision aux managers d’entreprise ou aux pouvoirs publics, et jouit donc d'une perspective pratique, professionnelle et concrète. Dans ce cas-ci, la recherche permet de trouver rapidement une solution optimale d’agencement des marchandises, de faciliter le travail du load master, personne qui s’occupe du chargement des avions, d’augmenter la maniabilité de l’appareil, et d’utiliser moins de carburant. Ce qui est profitable tant d’un point de vue économique qu’écologique.
Comment fonctionne le modèle ? C’est en réalité assez simple. On encode une série de données, comme la taille de l’avion, sa destination, le nombre d’emplacements préétablis, leur taille et leur position dans l’appareil et le nombre d’ULDs qui doivent être chargés. En deux secondes à peine, le modèle propose un agencement optimal de ces ULDs. En comparaison, un load master expérimenté, pour la même étape de travail, a besoin d’au minimum quinze à vingt minutes …pour trouver un agencement acceptable (qui satisfait toutes les contraintes techniques et de sécurité) mais pas forcément optimal (qui minimise la consommation).