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ESO : 50 ans d’observations de l’espace
Article rédigé par Théo Pirard Le 5 octobre 1962, une nouvelle organisation voyait le jour en Europe : ESO pour European Southern Observatory. L’Observatoire européen austral était né. Ce jour là, l’acte de naissance - la Convention ESO - était signé par six pays : l’Allemagne, la Belgique, la France, les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni. Mais ce dernier n’allait confirmer son adhésion que 40 ans plus tard ! Pour que prenne forme l’idée de cet observatoire européen pour la communauté des astronomes et astrophysiciens, il a fallu une décennie de discussions entre scientifiques et politiciens. L’université de Liège y a joué un rôle de pionnier, bientôt rejointe par l’industrie spatiale liégeoise.
Cap sur le magnifique ciel de l’hémisphère SudLa création de l’ESO répondait à un double objectif : faire de l’Europe une référence de niveau mondial pour l’astronomie et l’astrophysique et explorer l’Univers austral avec des outils très performants. Pas de doute : ce double objectif a été atteint ! Le désert d’Atacama au Chili - préféré à l’Afrique du Sud - allait apporter à l’ESO des sites de qualité unique grâce à la géographie locale si particulière du désert d’Atacama, coincé entre la Cordillère des Andes et le Pacifique. Ces sites ont plus de 300 nuits claires par an et l’atmosphère y est d’une stabilité atmosphérique permettant de réaliser des images de qualité exceptionnelle. En échange 10 % du temps d’observation doit être retourné aux astronomes chiliens. Ce sont trois observatoires de l’ESO qui sont aujourd’hui implantés dans le Nord du Chili : le 1er est l’observatoire de La Silla dans la région de la Serena à 2.400 m (premières observations réalisées en 1966), ensuite Paranal (2600m) avec ses 4 télescopes géants de 8m de diamètre dans la région d’Antofagasta (première lumière en 1998), et plus récemment à Chajnantor, un plateau à presque 5.400 m d’altitude (construit à partir de 2005) dans la région de San Pedro de Atacama. Sur ce dernier site, on est en train de déployer, à la suite du prototype APEX (Atacama Pathfinder Experiment), ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array) : c’est un vaste radiotélescope qui sera constitué, lorsque les travaux seront terminés en 2014, d’un parc de 66 paraboles (54 d’un diamètre de 12 m, 12 de 7 m) pour une écoute du ciel dans le domaine submillimétrique. Le coût de ce projet - qui est un partenariat avec les Etats-Unis (NRAO) et le Japon (NAOJ) - avoisine le milliard de dollars. Combinées, ces paraboles forment l’interféromètre radio le plus puissant au monde. Sa construction sera complètement achevée en 2014, mais il réalise déjà des observations inédites 24h/24, les observations radio pouvant se faire également pendant la journée. ![]() Outre les cinq pays fondateurs, il y a l’Autriche, la République tchèque, le Danemark, la Finlande, l’Italie, le Portugal, l’Espagne, la Suisse et le Royaume-Uni. |
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