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Les PME plongées dans la globalisation
14/02/2013

Notre pays est reconnu comme l’un des plus mondialisés de la planète. Pourtant, nombre de PME sont encore réticentes à franchir le pas de l’exportation. L’ouvrage co-rédigé par Didier Van Caillie,  qui aborde tant les aspects financiers que les mesures de soutien à l’internationalisation existant en Belgique, peut les aider à dépasser leurs craintes.

«Le but de cet ouvrage est d’avoir une vision scientifique, technique et pratique des conséquences de l’internationalisation sur le mode de fonctionnement des petites et moyennes entreprises, ainsi que des très petites entreprises (TPE) et indépendants », explique Didier Van Caillie, professeur à HEC Ecole de Gestion de l’Université de Liège et directeur du Centre d’Etude de la Performance des Entreprises (CEPE). «Il a été réalisé à l’initiative du Centre de Connaissances du Financement des PME (CeFip) et aborde tant les aspects financiers que les mesures de soutien à l’internationalisation qui existent en Belgique.» Un guide pratique publié simultanément en trois langues (français, néerlandais et anglais) et bienvenu pour les entreprises, quelle que soit leur taille, qui sont chaque jour davantage confrontées à la globalisation. Que ce soit pour exporter ou importer des services ou des produits mais également affronter d’éventuels compétiteurs qui débarquent sur un marché qu’elles croyaient national et qu’elles découvrent subitement international. Car l’internationalisation dont traite ce livre est aujourd’hui une réalité que plus aucune société ne peut ignorer. Ou alors à ses risques et périls.

cover-PMED’autant que la Belgique est naturellement un pays ouvert sur l’économie mondiale. Si nos exportations sont pour plus de 70% réalisées au sein de l’Union européenne et que les trois quarts de celles-ci concernent nos voisins immédiats (Allemagne, France, Pays-Bas et Royaume-Uni), nos entreprises sont de plus en plus présentes à la grande exportation (hors Europe). Incontestablement, comme le soulignent les auteurs «la Belgique est connue comme l’un des pays les plus mondialisés de la planète. Quel que soit le classement, notre pays figure systématiquement dans le top 10. La part du commerce dans le PIB est un bon indicateur de l’ouverture du monde des affaires. En 2008, cet indice se situait à plus de 85%, dépassant tous les pays de l’OCDE à l’exception du Luxembourg. Ajoutons qu’en dix ans, ce chiffre a augmenté de 17,4 points de pourcentage, largement au-delà de la moyenne de l’OCDE (7,9 points de pourcentage).» Quelques bémols toutefois : la part de notre pays dans les exportations mondiales recule depuis une vingtaine d’années et est passée de 3,65% en 1993 à 2,64% en 2011 ; notre pays est encore trop peu présent dans les pays émergents, les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) ne représentent ainsi que 6,6% du total de nos exportations ; nos entreprises exportent relativement peu de produits de haute technologie (12% des exportations).

Freins à l’exportation

Nombre de PME sont encore réticentes à franchir le pas de l’exportation lorsqu’elles analysent les obstacles qu’il faut lever et les risques qu’il faut affronter. «Toutefois, on observe que ces réticentes sont moindres aujourd’hui que par le passé», note Didier Van Caillie. «Avec la crise, les entreprises sont plus enclines à accepter des clients étrangers. En cette période, tout chiffre d’affaires est bon à prendre mais il est clair que l’international présente pour les PME, TPE et indépendants des risques, notamment en matière de paiements, qu’il convient de réduire. Nous abordons ces aspects financiers dans le livre. En outre, nous avons également mis l’accent sur les mesures publiques de soutien qui existent en Belgique et qui sont trop peu connues. Nos entreprises ont, en effet, à leur disposition de nombreux soutiens et aides tant à l’échelon régional, fédéral qu’européen.»

L’analyse des points forts et points faibles (analyse SWOT) de l’internationalisation met ainsi l’accent sur les différents risques que courent les entreprises. Sans surprise, le risque financier est l’un des premiers freins à l’exportation d’autant que le non-paiement des factures est souvent l’une des causes majeures de difficulté des entreprises. Similaire à ce premier risque, le risque commercial qui concerne les délais de livraison, la protection de la propriété intellectuelle, la qualité des services ou produits fournis, etc. Sont également pointés le risque de transport, le risque de change, le risque économique, le risque de fabrication, le risque politique ou encore le risque culturel. Enfin, «cet inventaire des risques met un fait en lumière : plus la destination des exportations est lointaine, plus les risques sont considérés comme importants. A l’intérieur de notre union monétaire, il n’existe aucun risque de change, par exemple», soulignent les auteurs. Mais si les risques existent, les opportunités sont aussi présentes.

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