Breton, André (1896-1966)

Issu de la petite bourgeoisie catholique de la banlieue parisienne, André Breton poursuit une scolarité « moderne » (c'est-à-dire sans grec ni latin) qui le destine à une carrière scientifique. Il accomplit effectivement des études de médecine mais n'exerça pratiquement jamais. Il publie ses premiers poèmes dans une revue neo-symboliste (La Phalange) pendant la Première Guerre mondiale et fonde, en 1919, avec Aragon et Soupault la revue Littérature placée sous la bannière du mouvement Dada, dont il se détachera cependant assez rapidement. En 1924, il publie en effet le Manifeste du surréalisme, initialement la préface d'un ouvrage (Poisson soluble) regroupant des textes écrits par la technique de l'écriture automatique. C'est le premier écrit théorique instituant le mouvement surréaliste, que Breton définit de la manière suivante: « Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d'associations négligées jusqu'à lui, à la toute puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée ». Il adhère au parti communiste français en 1927. Dans le Second Manifeste du surréalisme publié en 1929, il tente de relancer son mouvement en conciliant Freud et Marx pour servir le prolétariat. Pour lui, l'écriture n'est qu'une forme de l'action: en 1930, il fonde d'ailleurs une revue intitulée Le Surréalisme au service de la révolution, n'hésitant cependant pas à critiquer les dirigeants communistes et particulièrement le stalinisme. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'exile aux USA. Après la guerre, il continue d'écrire de nombreux textes sur la littérature et surtout défend le concept d'« art primitif ».