L'état de conscience minimale

L'état de conscience minimale est une entité dont la mise en évidence remonte à 2002, année où les travaux de Joseph Giacino, du New Jersey Neuroscience Institute, permirent de le distinguer de l'état végétatif. Quelle en est la principale caractéristique ? L'incapacité du sujet à suivre de manière «consistante» des instructions simples, bien qu'il ait conscience de son environnement. Ainsi, il sourira parfois à des proches, et à eux seuls, ou exécutera de temps à autre des mouvements volontaires. Mais s'il lui arrive de répondre à des ordres simples comme «Pincez-moi la main», il ne pourra jamais communiquer ses pensées.

Les patients en état végétatif, auxquels on a longtemps assimilé erronément les patients en état de conscience minimale, ont les yeux grands ouverts, mais ne manifestent que des mouvements réflexes, involontaires.

Steven Laureys, responsable du Coma Science Group de l'ULg, a montré que des stimuli nociceptifs délivrés à des patients en état de conscience minimale engendrent chez eux un pattern d'activation cérébrale identique à celui des sujets normaux, ce qui n'est pas le cas chez les personnes en état végétatif. En d'autres termes, tout indique aujourd'hui que les patients en état de conscience minimale ressentent la douleur physique et des émotions qu'il convient de leur délivrer des antalgiques, en particulier quand on leur prodigue des soins.