Par l’arrêt Costa contre ENEL, la Cour de Justice de l’Union européenne établit la primauté du droit européen sur les législations internes des Etats membres.

En 1962, l'Italie avait décidé de nationaliser la production et la distribution d'électricité, en regroupant le patrimoine des entreprises électriques au sein de la société ENEL (Ente Nazionale per l'Energia Elettrica). Un actionnaire d’une des entreprises lésé par cette nationalisation, Flaminio Costa, refusait de payer ses factures d'électricité. Assigné devant un tribunal de Milan, il justifiait sa position en affirmant que cette nationalisation était contraire au Traité de Rome. Le tribunal milanais saisi de ce litige a posé une question préjudicielle à la Cour de Justice. Dans son arrêt du 15 juillet 1964, la Cour a déclaré que le droit issu des institutions européennes s’intègre aux systèmes juridiques des Etats membres et s’impose à leur juridiction. Elle ne se prononçait pas sur le cas particulier du défaut de paiement de M. Costa (qui demeurait de la compétence de la justice italienne), mais affirmait pour la première fois que le droit européen prime sur le droit interne.