L'oubli fait partie intégrante de la mémoire. Il faut faire place... Dans le cadre de travaux sur le vieillissement normal, le groupe Aging and Memory a étudié (1) en IRMf les mécanismes de l'oubli à travers une tâche dite d'« oubli dirigé » - les participants devaient apprendre des listes de mots dont la présentation était suivie de la consigne « à retenir » ou, au contraire, de la consigne « à oublier ». Que dévoila la neuroimagerie ? Que l'oubli dirigé (et, partant, volontaire) repose essentiellement sur une activation de réseaux attentionnels. « Autrement dit, il est sous-tendu par une réallocation de l'attention du sujet et non, comme on aurait pu le croire a priori, par un mécanisme d'inhibition », souligne Éric Salmon. Tout se passe donc comme si le sujet, plutôt que de dépenser de l'énergie à évacuer un souvenir de son esprit, s'en désintéressait en polarisant son attention sur un autre - par exemple, le prochain mot à retenir. (1) Bastin C. et al., The neural substrates of memory suppression: a fMRI exploration of directed forgetting, PLoS One, 7(1), e29905, 2012. |