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Une éolienne dans le paysage…
06/06/2012

Les paysages ruraux choisis étaient représentatifs de la diversité paysagère du pays, et pas du tout de leur capacité éventuelle à accueillir un jour des éoliennes. Par contre, lors des trucages des photos, un maximum de règles étaient respectées pour rester le plus plausible possible, par exemple la distance légale vis-à-vis des habitations s’il y en avait sur la photo, la proportion des mâts, etc. Les personnes sondées devaient se prononcer sur le caractère attractif d’un paysage sur une échelle allant de 1 à 7 c’est-à-dire de pas du tout attractif à très attractif. “Nous disposions donc d’évaluations de paysage avec et sans éoliennes que nous avons pu comparer, résume Vincent Vanderheyden. Nous avons ainsi pu déterminer si dans tel paysage, la présence d'une éolienne a sensiblement dégradé l'appréciation que les gens ont de ce paysage. Bien entendu, la plupart du temps, comme on s’y attendait, la présence d'une éolienne diminue l'attractivité des paysages. Mais dans certains cas, les éoliennes augmentent la valeur d'attractivité du paysage. C'est le cas, par exemple, de paysages avec friches, de zonings industriels, etc. Donc peu attractifs pour la plupart d’entre-nous. Le fait d'y ajouter une éolienne leur rendait en quelque sorte une utilité.”

Simulation-parc-eolien

La seconde partie de l’étude visait à mieux cerner les attitudes des riverains de parcs éoliens. Les chercheurs ont commencé par cibler 5 parcs, trois en Flandre et deux en Wallonie, quatre où des éoliennes tournaient déjà et un qui n’était alors qu’à l’état de projet (il a été réalisé depuis lors). Côté wallon, les parcs de Houyet, près de Beauraing, et de Mettet ont été choisis. Le premier parce qu’il s'agit d'une initiative émanant des citoyens eux-mêmes, voulue par des personnes actives dans la cause environnementale. Ses promoteurs ont désiré y faire participer la population locale, notamment en faisant de celle-ci des actionnaires, rémunérés sous forme d’énergie mise à disposition. L'une des éoliennes était même réservée aux enfants, les parents achetant des parts en leur nom. Le second site wallon a été choisi parce qu’il était l'opposé du précédent. Il s’agit cette fois d’une initiative industrielle qui prévoyait au départ l’érection d’une quarantaine d’éoliennes réparties dans plusieurs parcs. Lors de son lancement, ce projet avait suscité une forte opposition initiée par quelques personnes, notamment parce que des habitations allaient être encerclées par les éoliennes. Le promoteur a donc dû revoir son projet à la baisse et ne développer qu'un seul bouquet d'éoliennes dans la partie où le paysage avait le moins de valeur aux yeux des habitants. Côté flamand, un site situé près de Beveren a été sélectionné parce qu’il est à cheval sur deux communes l'une favorable et l'autre pas. Le parc de Middelkerke, proche de la côte, a été choisi parce qu’il est ancien et a été développé en plusieurs phases donc avec des technologies différentes et parce qu’il y a beaucoup de résidences secondaires dans les environs, ce qui était susceptible de modifier les points de vue. Enfin, le site de Courtrai, situé dans un parc industriel, a été retenu… parce qu’il n’existait pas encore au moment où la recherche démarrait. C’était donc l’occasion d’accompagner le processus de mise en place.

Le but de cette seconde partie de l’enquête était donc de comprendre la formation des attitudes face à l'implantation d'éoliennes. Les chercheurs ont rencontré des acteurs du développement éolien et des opposants, des représentants des autorités, des responsables de l'Association pour la promotion des énergies renouvelables (APERe) côté francophone, car ils ont mission d'être des facilitateurs éoliens pour la région, et son équivalent flamand. Et bien sûr aussi les promoteurs des projets, les autorités locales et des riverains.

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