Sus à l’envahisseur végétal
Elles se reproduisent, se dispersent sans faire bruit puis finissent par envahir et coloniser des espaces naturels, parfois sur des surfaces considérables, au détriment des espèces indigènes. Méconnues, les plantes invasives constituent une problématique environnementale récente et représentent une menace pour la biodiversité. Le projet AlterIAS, coordonné par l’unité Biodiversité & Paysage de Gembloux Agro-Bio Tech et co-financé par la Commission Européenne ainsi que les administrations régionale et fédérale en charge de l’environnement en Belgique, entend attirer l’attention sur ces coriaces envahisseurs végétaux, venus d’ailleurs mais importés dans nos contrées pour des raisons ornementales, à travers plusieurs campagnes préventives de sensibilisation et d’information.
En Belgique, la date d’introduction initiale est inconnue, mais il est hautement probable que la plante ait également posé ses pénates suite à une importation humaine. Les collections d’herbier du Jardin Botanique National de Meise montrent des individus archivés en 1890, témoins des premières observations dans la nature. Aujourd’hui, on retrouve la renouée un peu partout, surtout le long des cours d’eau. « La renouée du Japon est une espèce ornementale rhizomateuse, autrefois fort appréciée dans les jardins pour son abondante floraison et son important pouvoir couvrant, ce qui se révèle pratique en termes d’entretien, explique Mathieu Halford, coordinateur au sein de Gembloux Agro-Bio Tech du projet AlterIAS , un projet de communication consacré aux plantes invasives et à la prévention dans le secteur vert (l’horticulture ornementale). En effet, la plupart de ces espèces sont toujours disponibles à l’heure actuelle sur le marché, en vente chez les horticulteurs et pépiniéristes, achétées par les consommateurs puis plantées dans les parcs et jardins publics comme privés. Le problème des plantes invasives telles que la renouée est que celles-ci ont la particularité de présenter une dynamique de population importante : elles peuvent s’échapper et coloniser les milieux semi-naturels en formant des populations denses, mono-spécifiques, où très peu d’autres espèces peuvent se développer. Elles provoquent alors des pertes de biodiversité en termes de flore mais également de faune en ceci que les modifications de la végétation se répercutent sur les espèces animales qui vivent dans le milieu. » La problématique, « qui relève d’un phénomène global lié à la mondialisation et l’intensification des transports d’organismes à travers la planète» glisse l’ingénieur agronome entre deux explications, est à prendre au sérieux. Elle a donné naissance, dans les années 1990, à une discipline scientifique à part entière appelée « biologie des invasions ». |
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