Les juges peuvent-ils être des décideurs politiques ?
L’arrêt BHV de la cour constitutionnelle La situation est plus paisible en Belgique, mais Geoffrey Grandjean relève que les juges de la cour constitutionnelle sont parfois amenés à prendre des décisions parce que le pouvoir législatif n’a pas voulu trancher. « Le meilleur exemple est celui de l’arrêt Bruxelles-Hal-Vilvorde du 26 mai 2003, dans lequel les juges n’imposent pas au législateur de légiférer, mais constatent que la circonscription électorale ne peut être maintenue pendant plus de quatre années supplémentaires. Ils arrivent donc à une position qui satisfaisait les deux grandes communautés belges, en ne forçant pas le législateur à scinder BHV mais en lui disant qu’il y avait un problème. L’arrêt a été dénoncé par certains élus politiques, flamands ou francophones, d’autres y ont vu un élément positif. Lors de la scission de BHV, il a été cité dans les débats parlementaires, sans être l’élément crucial de la décision ». A noter que l’évolution de la cour d’arbitrage vers la cour constitutionnelle de Belgique est l’exemple type de la manière dont les juges, par leurs interprétations, sont à même d’étendre leurs pouvoirs. Geoffrey Grandjean : « Le prédécesseur de la cour constitutionnelle, la cour d’arbitrage, avait été créée pour arbitrer les conflits de compétence entre entités fédérale et fédérées. On lui a ensuite reconnu le droit de vérifier si les lois respectent les articles fondamentaux de la Constitution (2). Les juges ont progressivement élargi leur pouvoir d’interprétation de ces articles jusqu’à montrer que la Cour d’arbitrage pouvait vérifier le respect d’une partie bien plus large de la Constitution. Le législateur a fini par lui reconnaître ce pouvoir, puis par la renommer en cour constitutionnelle ». ![]() (2) sur le principe d’égalité, la non-discrimination et les droits et libertés en matière d’enseignement Page : précédente 1 2 3
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