XVIIème siècle : courage, les précurseurs !
La guerre perturbe les travaux de l’esprit. Les nouvelles arrivent avec retard, les livres ne circulent plus, les voyages scientifiques deviennent impossibles. Les savants qui entretiennent des correspondances internationales sont soupçonnés d’« intelligence avec l’ennemi ». Mais les bouleversements politiques provoquent aussi des exils qui sont l’occasion de rencontres avec d’autres penseurs. Ainsi, pour fuir la guerre civile que les tensions religieuses provoquent en Angleterre, le philosophe Thomas Hobbes séjourne à Paris, où il se lie avec le prêtre érudit et mathématicien Marin Mersenne ainsi qu’avec Pierre Gassendi, tout à la fois philosophe et théologien, astronome et mathématicien. Le premier exil du philosophe anglais John Locke le conduit également en France, où il fréquente les disciples survivants du mathématicien, physicien et philosophe français René Descartes. Les Provinces Unies attirent aussi beaucoup de savants condamnés à l’exil. Ce sera notamment le cas de Descartes, de Locke et de l’écrivain et philosophe français Pierre Bayle, protestant fuyant les persécutions religieuses. Car, au siècle précédent, le christianisme a éclaté en morceaux. Rejetant la tradition médiévale qui accumulait les intermédiaires entre Dieu et l’homme, les diverses églises protestantes élaborent une religiosité plus immédiate, débarrassée des bonnes œuvres, de la hiérarchie ecclésiastique, du culte des saints et des images. La Réforme de Martin Luther prend pied au sein de l’Empire germanique et dans les pays scandinaves. Les disciples de Jean Calvin imposent leur Réforme en Suisse, aux Provinces Unies, en Ecosse, dans certaines régions d’Allemagne et, moins largement, en France, où les « protestants » sont surnommés huguenots. L’Angleterre suit une voie particulière, qui aboutira au protestantisme sous l’égide de l’Eglise anglicane. A l’univ, les savants « brossent » les cours !Les grands penseurs du XVIIe siècle ont en commun leur dédain profond pour l’enseignement universitaire traditionnel. Galilée, qui enseigne à Pise et à Padoue, raille volontiers la doctrine officielle. Ce qui aggrave son cas lors du procès qui lui est fait, en 1633, pour avoir épousé la thèse de Copernic selon laquelle c’est le Soleil qui est au centre de l’Univers, et non la Terre, comme le professait l’Eglise. Ni Hobbes ni Locke ne se montrent très assidus à l’université d’Oxford, pas davantage que Newton à celle de Cambridge. Ils boudent les cours et passent leur temps à lire, respectivement, des cartes du ciel, des romans et des ouvrages de sciences naturelles. Dégoûté, Hobbes abandonne la « fac » après avoir obtenu le degré inférieur. Résignés, Locke et Newton subissent la totalité du cursus et entament une carrière académique. Mais ils se consacrent à des recherches scientifiques qui sapent les bases de l’enseignement traditionnel dont ils sont officiellement les hérauts ! Blaise Pascal a plus de chance. Son père, déjà adepte des sciences nouvelles, lui évite un ennuyeux séjour en faculté et lui prodigue, à domicile, un enseignement moderne. |
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