Le site de vulgarisation scientifique de l’Université de Liège. ULg, Université de Liège

Pour qu'ils s'en sortent
03/04/2012

Les contextes d'intervention

Enfin, troisième et dernier jalon: les contextes d'intervention. Suivant les pays et les délits, le cadre, les structures, le personnel humain et les moyens thérapeutiques mis en place diffèrent. Il convient systématiquement de les interroger et d'en fixer les fonctions et les objectifs pour maximaliser leur efficacité. "L'équipe, la dynamique d'équipe, la dynamique institutionnelle sont d'une importance primordiale et le regard que nous avons à porter sur l'institution, au risque d'y perdre notre santé, voire notre âme, ne doit pas être naïf". L'auteur détaillera ainsi les rôles de l'éducateur, les schémas organisationnels, insistera sur l'image donnée par le cadre matériel, qui doit être valorisant, sans laisser-aller et développera l'importance de l'analyse du cadre institutionnel. Il envisagera de façon particulière les délinquants sexuels et toxicomanes, plaidant pour un traitement spécifique de ces derniers.

L'auteur nous parle en outre de thérapies "moralisatrices", dans le cadre de la délinquance sexuelle, très structurées qui ne nuisent pas pour autant à l'expression et dont le discours binaire (bons versus méchants) fait, selon lui, écho à la vision du monde du jeune. En ce qui concerne la toxicomanie, la prise en charge ne sera efficace que si elle s'appuie sur une alliance thérapeutique et une continuité entre les suivis.

Pour ou contre le placement?

Michel Born parle plutôt de solutions personnalisées et met en évidence, d'un côté, le caractère nocif du contexte social générateur de délinquance pour un jeune (surtout s’il est intégré dans une bande) et de l'autre, l'importance des liens avec la famille et l'école… Comment sortir du paradoxe? « Je ne fais pas partie des thérapeutes qui contestent systématiquement et idéologiquement le placement des jeunes, à l’instar de certains courants nés dans les années 70 et toujours présents aujourd’hui. Il y a des situations où la gravité des faits de délinquance nécessite réellement une mise à l’écart de leur auteur.Jeune-delinquant3 Le réalisme nous oblige à placer certains jeunes car dans certains cas, c’est la seule voie vers une nouvelle construction de soi et une possible réinsertion. Sans être partisan de ce type d’écartement et en les souhaitant les plus rares possibles, Michel Born prône à cet égard une position intelligente et modérée, pragmatique et professionnelle. « La vraie et seule question à se poser à cet égard est : « qu’est-ce qui fonctionne vraiment ?  C’est à évaluer dans une optique de la stratégie restauratrice et non uniquement punitive. Quant aux structures d’accueil existantes,  je plaide pour leur optimisation mais sûrement pas pour leur suppression ».

Page : précédente 1 2 3 4

 


© 2007 ULi�ge