|
◊ Écoute, aide et contrôle sont les maîtres-mots. De l'importance de la notification claire de la sanction à celle de réunions formelles, où le dialogue peut se nouer et se construire.
◊ La reconstitution de son histoire et d'un espace intérieur. Il s'agit de sortir de la spirale de l'"identité négative", où le "moi" est envahi pas la haine et le sujet précipité dans la répétition d'actes de consommation, de recherche de plaisirs, de provocation et d'échecs. Il s'agit de pouvoir prendre du recul… pour sortir de la spirale. Par le transfert, souvent sur l'éducateur. Par la réappropriation de son histoire, de ses histoires: son histoire délinquante, son histoire familiale, son histoire institutionnelle et l'histoire de sa relation clinique. Ces récits seront libérateurs et facteurs de résilience secondaire seulement s'ils sont des reconstitutions assumées intégrant les mécanismes de défense, les dénis et les acceptations des événements.
◊ La honte et la culpabilité. Depuis mai 68, ces mots font peur. Pourtant, comme le dit Boris Cyrulnik dans sa préface : « l'interdit structure l'affectivité (‘tu ne peux pas tout te permettre’) et la socialisation (‘cette voie t'est permise’). L'interdit n'est pas un empêchement, il est manière d'aimer et de socialiser". L'auteur rappelle que "la morale s'installe progressivement en chacun de nous par l'intervention des parents et d'autres adultes par l'exemple, mais aussi par le simple système des récompenses et punitions". Le fait de travailler la honte et la culpabilité, d'amener l'adolescent à reconnaître ses torts et demander pardon à ses victimes, "officiellement", est envisagé comme un levier de la réinsertion.
◊ Des interventions visant à améliorer les capacités à régler les problèmes. Ces apprentissages de mécanismes de résolutions pacifiques de problèmes et d'habileté sociale, applicables dans un grand nombre de situations, sont plus efficaces lorsqu'elles sont couplées à l'apprentissage de conduites prosociales. "Faire participer des jeunes délinquants à des actions altruistes et prosociales est une manière de leur inoculer une sorte de contrepoison à leur violence et leur associalité."
◊ Travailler avec la famille. L'auteur insiste sur la nécessité d'envisager le jeune dans son contexte global, sans vision manichéiste des choses. Il n'y a pas de famille totalement bonne ou mauvaise. Même dans le cas où un écartement est indispensable, celle-ci garde une place importante dans l'esprit de l'enfant… qui doit être prise en compte dans le travail de réinsertion. Il faut donc travailler en compagnie de la famille, si possible, et sur les relations familiales, avec le jeune. L'auteur prend position pour un travail en groupe de parents plutôt qu'à un accompagnement individuel. Les parents y échangent leurs expériences et leurs difficultés pour améliorer leurs stratégies éducatives. Mais il n'y a pas de généralité, aucun type d'intervention n'est l'intervention reine! |