Quand la tomate fleurit
Dans le cadre de leur nouvelle étude, Claire Périlleux et ses collègues ont créé une série de doubles mutants afin de comprendre le rôle des gènes et leurs interactions dans la régulation de la formation de l’inflorescence chez la tomate. « Le résultat le plus intéressant et inattendu que nous ayons observé concerne un double mutant impliquant le gène JOINTLESS », révèle la botaniste. « Lorsque l’on combine une mutation de ce gène et une mutation au niveau du gène Single Flower Truss (SFT), le plant de tomate forme une fleur terminale, exactement comme lorsque TFL1 est muté chez Arabidopsis ! », poursuit Claire Périlleux. Combien de fleurs par inflorescence ?Les scientifiques ont ensuite regardé où était exprimé le gène JOINTLESS afin de voir si cela était cohérent avec la fonction qu’ils mettaient en avant. « Ce gène s’exprime uniquement dans la partie du méristème inflorescentiel qui reste indifférenciée, c’est-à-dire la partie qui ne devient pas une fleur », révèle Claire Périlleux. Il est donc bel et bien impliqué dans le maintien des cellules souches au sein de ce type de méristème. Selon la chercheuse, JOINTLESS agirait en inhibant un autre gène, appelé FALSIFLORA, qui favorise la formation de la fleur. En fait, la mutation du gène Single Flower Truss à elle seule provoque parfois l’apparition d’une fleur terminale mais pas toujours. « Le double mutant jointless x single flower truss permet d’obtenir un phénotype strict et reproductible », précise Claire Périlleux. « La protéine mobile FT codée par SFT se déplace depuis les feuilles de la plante jusqu’au niveau du méristème inflorescentiel où sa coopération avec la protéine codée par JOINTLESS va avoir pour effet de déterminer le nombre de fleurs que compte l’inflorescence ». Ces nouvelles informations pourraient être d’une aide précieuse pour le monde de l’horticulture, le nombre de fruits produits par un plant de tomate dépendant directement du nombre de fleurs formées préalablement. Page : précédente 1 2 3 4
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