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Les îles, un réservoir de biodiversité
14/02/2012

Les bryophytes, championnes de la dispersion

Platyhypnidium riparioides FRSpécialisée en biogéographie insulaire, l’unité de recherche d’Alain Vanderpoorten s’intéresse aux plantes à spores et plus particulièrement aux bryophytes. « Ce sont les premières plantes à avoir colonisé la terre ferme. Elles se propagent grâce à la formations de spores et se dispersent plus facilement que les plantes à graines ou que les animaux », souligne le scientifique. En effet, ne faisant que quelques dizaines de micromètres et étant très légères, les spores sont facilement emportées par le vent sur de grandes distances. De plus, les spores de nombreux bryophytes montrent une tolérance et une résistance sans égal aux conditions extrêmes. « Lors de leur voyage au gré des vents et des courant aériens, les spores peuvent être soumises à des conditions climatiques auxquelles des graines ne résisteraient pas », précise Alain Vanderpoorten. Les bryophytes ont donc un potentiel de dispersion très élevé.

On peut dès lors se poser la question suivante : la théorie des « îles cul-de-sac évolutifs et migratoires» tient-elle la route pour des organismes pourvus d’un tel potentiel dispersif ? Dans le cadre de sa thèse effectuée au sein de l’équipe d’Alain Vanderpoorten, Virginie Hutsemekers a tenté de débroussailler le terrain et de répondre à cette question. Pour ce faire, les chercheurs ont choisi d’étudier la dispersion de la mousse Platyhypnidium riparioides entre les îles océaniques du milieu de l’Atlantique (les Açores, Madère et les Canaries) et les terres continentales du sud de l’Europe et du nord de l’Afrique. « La dispersion des plantes est quelque chose de très difficile à étudier car cela n’est pas directement observable », indique Alain Vanderpoorten. « On essaye donc de l’estimer par des moyens indirects, en étudiant par exemple la structure génétique des populations. Plus des populations distinctes d’un point de vue géographique ont des allèles différents, plus la structure génétique de ces populations est forte. Cela signifie qu’il n’y a pas eu (ou peu eu) de dispersion entre ces deux points géographiques et qu’il n’y a donc pas eu d’homogénéisation génétique des populations », poursuit-il.

Connectivité-vent

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