Les îles, un réservoir de biodiversité
Considérées jusqu’ici comme des impasses migratoires et évolutives, les îles ne sont pourtant pas une destination finale pour toutes les espèces qui y migrent. Alain Vanderpoorten et son équipe ont en effet découvert que les bryophytes, des plantes à spores, (re)colonisent le continent à partir des Açores, des Canaries et de Madère. Des îles qui servent de refuge en cas de coup dur pour la biodiversité continentale… La théorie des îles culs-de-sac migratoires et évolutifsSi les îles sont source de biodiversité - vu leur haut taux de spéciation en comparaison aux continents - elles sont, paradoxalement, considérées comme des culs-de-sac migratoires et évolutifs. Pourquoi ? Quatre principales raisons permettent d’expliquer ce phénomène : « Premièrement, les organismes qui atteignent les îles perdent rapidement leur potentiel de dispersion car ils ne sont pas confrontés à la compétition et à la prédation. Ensuite, même si certains organismes gardent un fort potentiel de dispersion, les individus qui sont amenés à se disperser ont de grande chance de retomber tout simplement dans l’océan plutôt que d’atteindre une autre parcelle de terre ou le continent. De plus, revenir sur le continent est très compliqué pour des organismes insulaires car les niches écologiques y sont saturées. Enfin, une île volcanique finit en général par s’éroder et les organismes qui la peuplent disparaissent avec elle… », indique Alain Vanderpoorten. En ce qui concerne la perte du potentiel de dispersion des organismes qui colonisent les îles, le dodo (ou Dronte de Maurice) constitue un bon exemple. Ce grand oiseau, apparenté aux pigeons et aujourd’hui disparu, peuplait l’île Maurice jusqu’à la fin du XVIIème siècle. Ses ancêtres sont arrivés sur l’île par voie aérienne mais au fil des siècles, ne subissant pas de pression de compétition pour les ressources disponibles ni de prédation, le dodo a perdu sa capacité à voler. Malheureusement, c’est ce trait évolutif, ainsi que son absence de crainte envers des prédateurs, qui lui furent fatal lorsque l’homme a commencé à coloniser l’île Maurice à la fin du XVIème siècle. |
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