De quelles couleurs sont nos villes ?
Les questions d’urbanisme qui contraignent tout projet architectural ne sont pas uniquement formelles. La couleur des matériaux choisis doit également être garante d’une harmonie entre une nouvelle construction et son environnement. Le choix de ces couleurs est contraint par des réglementations parfois très strictes, qui pourtant s’appuient sur des outils laissant une grande part à l’appréciation subjective. Il semble parfois facile de juger de la dominance de couleurs pour un lieu donné, mais comment leur attribuer une tendance-type répondant à des critères quantifiés ? Luan Nguyen, un jeune ingénieur architecte de l’Université de Liège, apporte sa pierre à l’édifice et propose une méthode standardisée et objective(1) de caractérisation de la couleur dominante d’une maison, d’une rue, d’un quartier, d’une ville. Au-delà de l’assistance à la réglementation, un tel outil permet de nombreuses déclinaisons pour mieux cerner l’importance et les tendances de la couleur en milieu urbain. Des réglementations sur des critères subjectifsLa construction d’une habitation est régie par une série de contraintes urbanistiques qui visent à garantir une harmonie architecturale entre nouvelle construction et environnement. Cette grille de réglementation plus ou moins contraignante selon les villes et quartiers impose le plus souvent une palette de couleur, voire une seule couleur. « L’inconvénient, regrette Luan Nguyen, c’est l’indécision liée à la caractérisation de cette couleur. Quand, avant d’entamer un nouveau chantier, on doit choisir une brique, on nous impose une teinte rouge brun ou gris clair. Les termes restent assez vagues, littéraires, et sujets à l’appréciation de chacun. Quand on se rend avec notre échantillon devant l’agent communal, il peut très bien estimer que notre brique tend vers le brun, alors qu’elle était rouge à nos yeux. » D’autant plus que la couleur d’une brique ne rendra pas de la même manière en intérieur (éclairage artificiel de la maison communale) qu’en extérieur, et même, variera encore selon les évolutions naturelles de la lumière diurne. Et enfin, juger de l’adéquation de la couleur d’un mur entier sur base d’une seule brique suscite également son lot d’approximations. ![]() (1) NGUYN LN., TELLER J.,Color in the urban environment: A user-oriented protocol for chromatic characterization and the development of a parametric typology, Color Research and Application, 2016 |
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