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Les ressources du sous-sol bolivien : mirage ou véritable El Dorado ?
Entre 1996 et 2000, l’Université de Liège dans le cadre d’un projet de coopération avec l’Universidad Tecnica de Oruro, réalisait une exploration beaucoup plus complète de la géochimie des saumures contenues dans le Salar de Coipasa situé plus au Nord (3 000 km², plus de 200 puitsallant jusqu’à une profondeur de 12m) (Lebrun et al., 2002). De telles études sont indispensables car elles démontrent que la teneur en lithium n’est qu’un élément très partiel d’information puisque la possibilité de produire d’autres sels valorisables au départ des saumures (chlorure de potasse, sulfate de soude, etc…) ou la présence d’éléments peu désirables comme le magnésium peut favoriser ou pénaliser très nettement tout projet de valorisation.A ce jour, on est loin de disposer des analyses de tous les lacs salés potentiellement lithifères en Bolivie ou ailleurs. On peut se faire une idée du potentiel de quelques-uns sur base du tableau 2, mais d’autres ressources sont connues (Salar del Rincon ; Clayton Valley ; Zhabuye ; etc…) et de nombreuses restent encore à découvrir en particulier en Asie (Pakistan, Afghanistan, Tibet, …). La production industrielle de carbonate de lithium au départ de saumures a débuté discrètement à Clayton Valley dans le Nevada en 1967 et s’est intensifiée avec l’entrée en jeu du Chili au début des années ’90. La société SCL associée aux américains de Foote (aujourd’hui Chemetall (Rockwood)) et la société chilienne SQM sont les deux acteurs principaux actifs dans le Salar de Atacama. Cette dernière société, historiquement issue de la production de nitrates, s’est rapidement positionnée comme principal producteur mondial de lithium et d’iode avec pour conséquence immédiate la fermeture des mines nord-américaines opérant en roche. Aujourd’hui la production mondiale de lithium est de 25 300 t de Li contenu dont 8800 t sont assurées par le seul Chili (tableau 3). Afin d’éviter toute confusion dans les statistiques de production, il est important de garder à l’esprit que le lithium peut être commercialisé sous différentes formes allant du minerai brut (roche ou saumure (tableau 1)) aux différents sels de lithium plus ou moins purs. |
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