La Belgique, la France et l’Allemagne
Et du côté de la France ?L’autre facette de l’ouvrage, consacrée aux relations entre la Wallonie et la France, est due à la plume de Catherine Lanneau, chargée de cours à l’Université de Liège. A priori, on est tenté d’écrire que, de ce côté, c’est le fol amour : quoi de plus francophile qu’un Wallon, un Liégeois en particulier ? Ce serait aller vite en besogne. Longtemps a existé, parmi les intellectuels wallons, le désir de s’affirmer, se définir comme Belge face à une France perçue comme une menace pour l’indépendance du pays. Et même ceux qui, comme Maurice Wilmotte, tentent de définir l’âme wallonne, insistent sur le fait que la culture française n’est pas intrinsèquement celle de la Wallonie. Rares sont ceux qui considèrent l’âme wallonne comme intégralement française. Dans l’entre-deux-guerres, l’heure est plutôt à dire que la France ne doit pas être l’unique référent. L’issue du second conflit mondial va encore renforcer cette tendance : la France a perdu de sa superbe et nos libérateurs américains (pour la Wallonie) ont introduit un autre horizon. La régionalisation du pays, quant à elle, amènera une autre évolution : les rapports noués entre la Communauté française (ou la Wallonie) et la France vont désormais être plutôt de type contractuel que passionnel… pour autant que la France accepte de jouer le jeu régional, ce qui lui répugne pendant longtemps. ![]() (2) De Gaulle et la Belgique, sous la direction de Catherine Lanneau & Francis Depagie, Avant-propos, 192 pp. |
|
||||||||||||||||||
© 2007 ULi�ge
|
||