Cartographier la criminalité des villes
Un jeune chercheur de l’Université de Liège vient de développer un modèle numérique interactif permettant de cartographier et d’analyser les informations d’un entrepôt de données relatives à la criminalité selon une approche multidimensionnelle. Ce type de modèle est appelé SOLAP (« Spatial OnLine Analytical Processing ») : un outil classique de la géomatique, une discipline à la croisée de la géographie et de l’informatique. Mais ce type de serveur a l’habitude de générer des cartes vectorielles, qui ne peuvent présenter que des valeurs discrètes, ou discontinues. Grâce à l’utilisation d’une méthode raster, qui développe des cartes à l’aide de pixels et non plus d’entités vectorielles (points, lignes, polygones), ce nouveau modèle permet l’intégration d’un espace et de valeurs continus sur une carte dès lors plus exacte et fidèle aux attentes de l’utilisateur. Face à l’invasion des informations numériques, de tels outils sont primordiaux pour détecter et analyser ce qui se cache dans des bases de données de plus en plus vastes. Ce modèle ne se cantonne d’ailleurs pas à la criminalité, et pourra servir des domaines tels que l’écologie, la climatologie ou encore l’épidémiologie .
Un autre aspect plus familier de la géomatique a investi le cœur de notre quotidien, c’est l’aspect GNSS (Global Navigation Satellite System ou système de positionnement par satellite). Le GNSS, pourvu d’une constellation de satellites, est la branche à la racine de toutes les technologies GPS qui équipent les voitures, drones, avions, téléphones, et qui permet l’amélioration continue d’outils aussi célèbres que Google maps. Jean-Paul Kasprzyk, géomaticien ayant fraîchement défendu sa thèse de doctorat (1), assistant à l’unité de géomatique de l’Université de Liège, s’est spécialisé dans le développement d’outils liés aux bases de données. « Le monde des bases de données est divisé en deux grands embranchements, résume-t-il. Il y a d’une part les bases de données transactionnelles, destinées à monsieur tout le monde. Ce sont des outils permettant de chercher des informations assez précises, comme un itinéraire de voyage. Et d’autre part, il y a l’informatique décisionnelle. Elle tient compte d’informations multiples et de calculs statistiques plus compliqués, permettant d’agréger une multitude de données pour aider un groupe restreint de personnes à prendre des décisions. L’informatique décisionnelle développe donc des outils aidant les pouvoirs publics, les chefs d’entreprise, etc, à embrasser des réalités et des données complexes et nombreuses, et agir en fonction. » Organiser de grands entrepôts de données
![]() (1) Integration of spatial continuity in the multidimensional structure of a data warehouse - raster SOLAP. Université de Liège, thèse de doctorat en sciences. http://hdl.handle.net/2268/182360 |
|
|||||||||||||||||||||||
© 2007 ULi�ge
|
||