Cancer : sur la piste de miR-503
Une fonction précoceBien qu'il ait largement concentré ses efforts sur miR-503, le Laboratoire d'angiogenèse moléculaire a également identifié quelques autres microARN censés intervenir dans la communication entre cellules endothéliales et cellules tumorales dans le cancer du sein. L'étude de certains d'entre eux a révélé, par exemple, que les variations des niveaux de miR-146 exportés par les cellules endothéliales étaient calquées sur celles de miR-503. Aussi l'intérêt d'une action thérapeutique axée sur miR-146 n'est-elle pas à exclure a priori, d'autant que, étudié dans la cardiomyopathie du peripartum(2), ce microADN est apparu très impliqué dans l'immunité(3). Au-delà des recherches entreprises à l'Université de Liège (en collaboration avec le CHU) dans le cadre des cancers mammaires, de nombreuses autres études ont montré que les niveaux circulants de divers microARN changeaient en cas de développement tumoral et à la suite d'un traitement chimiothérapeutique(4). « Une étude prospective(5) a suivi des fumeurs, indique Ingrid Struman. Certains ont développé un cancer pulmonaire. Or qu'a-t-on observé chez eux ? Que le profil de leurs niveaux circulants de certains microARN miR était déjà affecté avant qu'on ne puisse détecter la présence de cellules tumorales dans les poumons. » Ainsi que le précise la chercheuse, les modifications précoces des niveaux circulants de ces microARN laissent supposer que ces derniers rempliraient assez tôt une fonction dans le développement tumoral. En outre, comme c'est le cas avec miR-503, leur présence peut être observée dans différents cancers avec des niveaux plasmatiques tantôt augmentés, tantôt diminués en fonction du type de tumeur. Il apparaît par ailleurs que selon leur nature mais aussi selon la catégorie de cancer, les microARN sont susceptibles d'exercer une action antitumorale ou protumorale. Modèles murinsDans la foulée des travaux qui lui valurent une publication dans la revue Oncotarget en avril 2015(1), l'équipe d'Ingrid Struman a entamé une étude chez des patientes ayant souffert d'un cancer du sein, afin de déterminer si certains microARN, en particulier miR-503, pourraient être prédictifs d'une rechute et, partant, servir de biomarqueurs. Autre ambition : lors de résistances au traitement de chimiothérapie adjuvante, déterminer si les cellules tumorales sont capables de modifier leur capacité à répondre à miR-503 ou à d'autres microARN. Ou alors si, en réponse à l'action des cellules cancéreuses, le relargage éventuel de microARN circulants par les cellules endothéliales se tarit. ![]() (2) Halkein, J., Tabruyn, S.P., Ricke-Hoch, M., Haghikia, A., Nguyen, N.Q., Scherr, M., Castermans, K., Malvaux, L., Lambert, V., Thiry, M., Sliwa, K., Noel, A., Martial, J.A., Hilfiker-Kleiner, D., and Struman, I. (2013). MicroRNA-146a is a therapeutic target and biomarker for peripartum cardiomyopathy. The Journal of clinical investigation 123, 2143-2154. Page : précédente 1 2 3
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