Le vécu particulier des patients en locked-in syndrome
Le Coma science Group collabore depuis plusieurs années avec l'Association du locked-in syndrome (ALIS), en France. Vanessa Charland-Verville soumit à une quarantaine de patients LIS membres de cette association le test de Greyson, ainsi que quelques questions supplémentaires telles que « Avez-vous des souvenirs de votre coma ? » ou « Avez-vous éprouvé la sensation d'être mort ? » « Quatorze patients LIS disaient se souvenir de la période entourant leur coma et, parmi eux, 8 avaient des scores à l'échelle de Greyson permettant de les considérer comme expérienceurs », indique l'aspirante du FNRS. Les réponses de ces 8 patients aux questions intervenant dans l'établissement de l'échelle de Greyson et à celles que Vanessa Charland-Verville y avait adjointes furent comparées aux réponses de 23 patients non-LIS ayant connu une NDE classique. La fréquence des phénomènes relatés (OBE, tunnel de lumière...) et des sentiments éprouvés était relativement semblable. Toutefois, point capital, les patients LIS rapportaient avoir éprouvé nettement moins de sentiments et d'émotions positifs (bien-être, paix, joie, harmonie) que les expérienceurs « classiques ». En outre, la richesse de leurs souvenirs autobiographiques (en l'occurrence, des souvenirs centrés sur l'impression d'avoir vu sa vie défiler devant soi en une fraction de seconde) était très supérieure. Analyse lexicalePoursuivant son exploration des NDE, Vanessa Charland-Verville coordonne un projet qui s'inscrit dans la foulée de l'article publié en 2013 dans PLoS One. Elle réalise, via des logiciels, une analyse lexicale des récits de NDE. Quels sont les mots les plus fréquemment utilisés par les expérienceurs ? Et comment sont-ils associés ? Par exemple, combien y a-t-il de chances que le mot « lumière » voisine avec le mot « tunnel » ? Une carte des corrélations entre les mots pourra ainsi être dressée. In fine, le but est de déterminer comment les récits de NDE sont organisés et, pour en définir la nature profonde, de comparer cette organisation à celle des récits de rêves, d'événements marquants (souvenirs éclair) ou d'hallucinations provoquées par l'administration d'un anesthésiant, la kétamine, à des volontaires. ![]() (4) L'existence de lésions sous-tentorielles chez les patients LIS n'exclut pas la présence d'autres lésions cérébrales potentiellement caractéristiques de composantes de NDE (OBE, tunnel de lumière…) ni d'atteintes affectant la connectivité de ces régions. Pour mener leur étude, les chercheurs du Coma Science Group ne disposaient pas des images IRM des patients concernés. Page : précédente 1 2 3 4
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