Le coût de l’énergie verte en Wallonie
En 2003, la Région Wallonne a mis en place un marché de Certificats Verts (CV) pour promouvoir la production d’énergie renouvelable. La région a modifié ce mécanisme en 2007 pour soutenir la filière photovoltaïque en majorant le taux d’octroi des CV qui passe de 1CV/MWh produit à 7CV/MWh produit ! Dans leur étude (1), les professeurs Axel Gautier (HEC-Ecole de gestion de l’Université de Liège) et Nicolas Boccard (Université de Gérone, Espagne) ont évalué le coût du mécanisme de soutien aux énergies vertes mis en place pour la période 2003-2012.
Verdict ? Le mécanisme de soutien a coûté en 10 ans la somme de 1,871 milliard d’euros, facturée aux consommateurs wallons. « Et encore, explique le professeur Axel Gautier, nous n’avons tenu compte que du mécanisme des certificats verts et pas d’autres coûts comme les avantages fiscaux et les coûts induits par les énergies renouvelables sur le système de distribution électrique tels que le renforcement du réseau ou la gestion de l’intermittence par exemple. » Si l’on rapporte ce montant à la production électrique, cela donne un soutien de 107 euros par MWh ‘vert’ produit. Coût de la tonne de CO2 évitéeDans une autre partie de leur étude, les auteurs estiment le coût de la tonne de CO2 évitée puisque, rappelons-le, l’objectif de la filière renouvelable est de décarboniser la production électrique. Leur verdict est sans appel : en moyenne, une tonne de carbone évitée coûte en moyenne 425 euros en Wallonie. Mais ici aussi, cela varie fort selon les filières : « une tonne de CO2 évitée par le placement de panneaux photovoltaïques sur un toit coûte 2.332 euros », concluent-ils. Des chiffres qui prennent tout leur sens si on sait que sur le marché européen des quotas d’émission, le prix de la tonne de CO2 n’a jamais dépassé durablement 30 euros ! Et que, comme le font remarquer les auteurs, le GIEC « recommande la mise en place d’un prix moyen pour le carbone entre 20 et 50 dollars par tonne afin de pousser le système énergétique mondial vers un développement plus soutenable ». Lire l’étude complète : http://orbi.ulg.ac.be/handle/2268/181403
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