Maladie d'Alzheimer : réalité ou construction factice ?
Le combat de toute une vieDe même, selon plusieurs études longitudinales, un niveau scolaire élevé aurait un effet protecteur. Pourquoi ? Première hypothèse : parce qu'il est associé à un statut socioéconomique plus avantageux et à un style de vie plus sain, avec peut-être, de surcroît, une exposition moindre aux toxines environnementales. Seconde hypothèse : celle de la « réserve cognitive ». Comme l'écrivent Martial Van der Linden et Anne-Claude Juillerat, cette hypothèse « postule que les personnes plus scolarisées pourraient compenser leurs atteintes neuropathologiques ». Il existe néanmoins des données contradictoires en la matière. D'après différents travaux, les activités stimulantes sur le plan intellectuel freinent le vieillissement de nos facultés mentales. Probablement faut-il y voir la main de la « réserve cognitive » ainsi amenée à s'étoffer. Mais, attention, ne tombons pas dans la caricature ! S'il est utile d'avoir des hobbies, de se livrer à des activités telles que la lecture ou la musique, d'être actif au sein d'organisations (associations, mouvements divers...), dans la sphère socioculturelle (aller au théâtre, au cinéma, etc.) ou encore dans le domaine social (être en interaction avec des amis ou des proches...), aucune étude n'a jamais prouvé l'efficacité des « brain games » et autres recettes miracles. « De nombreux spécialistes du vieillissement ont récemment écrit une lettre ouverte contre la récupération de la stimulation cognitive en vue d'intérêts mercantiles », rapporte le professeur Van der Linden. Troubles cognitifs admisEn dénonçant l'approche biomédicale classique, Martial Van der Linden et Anne-Claude Juillerat s'insurgent du même coup contre une de ses conséquences : la stigmatisation du vieillissement. Nourrie de stéréotypes présentant une vision apocalyptique de la vieillesse et de ses troubles, elle est elle-même, comme l'ont mis en lumière plusieurs études, un facteur de risque de détérioration des performances cognitives pour ceux qui y sont confrontés, mais aussi, dans le cas de l'annonce d'un diagnostic de démence, la cause d'une immense détresse psychologique pour la personne qui en est la cible et pour ses proches, le moteur d'un isolement social, d'une perte de dignité et d'une détérioration de la qualité de vie. ![]() (4) Al Hazzouri, A.Z. et al. (2011). Life-course socioeconomic position and incidence of dementia and cognitive impairment without dementia in older Mexican Americans: Results from the Sacramento Area Latino Study on Aging. American Journal of Epidemiology, 173, 1148-1158. Page : précédente 1 2 3 4
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