Les dents étaient presque parfaites...
Par ailleurs, ou parallèlement, nous consommons un certain nombre d'aliments ou de boissons acides, qui s'attaquent à nos dents. Le plus fréquent - et sans doute le plus redoutable de ces produits - se présente sous la forme d'un soda internationalement connu. "Mais le jus de citron ou d'autres agrumes, les sucreries, et même le vin, ont aussi un effet corrosif sur nos dents", prévient le Pr Vanheusden. Bref, en grande partie et dans une majorité de cas, nous creusons nous-mêmes nos dents... et nos problèmes, qui peuvent aussi provenir, entre autres, de malpositions dentaires, entraînant une usure prématurée. Le poids du stress, le choc des sodasSur un plan théorique, les usures sont classées dans trois entités principales. Les lésions dites d'abrasion désignent une usure mécanique, provoquée par un frottement entre un agent abrasif et une ou des dents. Celles d'attrition résultent de contacts ou de frottements inappropriés entre les dents. Enfin, ce que l'on nomme l'érosion dentaire recouvre une perte tissulaire de l'émail par une dissolution acide, sans autre implication de micro-organismes. "L'attrition et l'érosion sont les plus répandues et les plus agressives, détaille le Pr Vanheusden. Elles sont liées à deux maux de nos sociétés : le stress et la consommation excessive de sodas, dont le caractère érosif n'est plus à démontrer. Ces deux entités peuvent évidemment cohabiter, et alors se potentialiser. En tout cas, érosion et usure mènent parfois à de réelles situation de délabrement dentaire, y compris chez des personnes ayant, par ailleurs, une bonne hygiène bucco-dentaire et/ou chez des personnes encore relativement jeunes ." Sur le terrain de la préventionLes phénomènes d'usure dentaire, et de leurs causes, ne sont probablement pas encore assez connus au sein de la population. Traditionnellement, dans notre pays, la prévention est un parent pauvre de la dentisterie. Il faut dire que, dans son cabinet, le praticien dentaire gère aussi (et surtout) les soins, les traitements, ainsi que leurs suivis. La place consacrée à une sensibilisation ou à une éducation pouvant mener au sauvetage des dents y est souvent réduite ou limitée. De plus, les praticiens ont généralement été peu formés aux problèmes de la prévention, et à ses difficultés. Enfin, "à l'inverse de certains pays, nous ne possédons pas encore d'hygiénistes dentaires qui seraient en grande partie chargés de ce travail essentiel de prévention", précise le Pr Vanheusden. Autre difficulté pour les dentistes, l'usure et l'érosion dentaires sont des phénomènes complexes. Une fois repérés, les traiter en amont implique tout d'abord d'en découvrir les causes, afin d'y sensibiliser les patients concernés et de les inciter à modifier tous les facteurs impliqués. Cette démarche prend du temps, et elle n'est pas simple. |
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