Détecter les pathogènes dans les fruits de mer
Une dose infectieuse minimale sous contrôleGrâce au soutien de la Région wallonne, Georges Daube a travaillé en collaboration avec Alain Vanderplasschen, Professeur d’immunologie et de vaccinologie à l’ULg, et avec le Professeur José Remacle de l’Université de Namur, afin de développer des technologies pour améliorer ces méthodes. « L’Université de Namur s’est concentrée sur le screening de pathogènes afin d’identifier lesquels sont présents dans un échantillon donné via la méthode des puces à ADN », précise Georges Daube. « De notre côté, nous nous sommes penchés sur une autre méthode de biologie moléculaire, la PCR en temps réel, qui permet d’amplifier des gènes spécifiques de microorganismes afin de détecter les pathogènes et d’estimer leur quantité ». Cet aspect quantitatif est crucial puisque, pour chaque pathogène, il existe une dose minimale infectieuse. En dessous de cette dose, ils ne représentent pas de risque significatif pour la santé de l’homme car ils seront détruits au niveau de l’estomac ou du tube digestif. « La méthode que nous avons mise au point et qui fait l’objet de la publication dans Food Control permet donc non seulement de détecter les pathogènes mais aussi de les quantifier », souligne le chercheur. Une méthode performante pour les fruits de merEffectués entre 2006 et 2008, ces travaux ont débouché sur une méthode de référence pour détecter six bactéries dans les produits de la mer : Campylobacter jejuni, Campylobacter coli, Escherichia coli O157 entérohémorragique, Salmonella spp., Vibrio parahaemolyticus, et Vibrio vulnificus. « Depuis 2008, il existe des kits commerciaux basés sur la méthode PCR sur le marché. Ils sont principalement utilisés pour l’aspect qualitatif car l’aspect quantitatif nécessite d’avoir recours à une maîtrise reproductible de l’extraction d’ADN. Cette étape n’est pas toujours effectuée de manière optimale et peut alors fausser l’estimation de la quantité des pathogènes présents dans un échantillon », explique le scientifique. Malgré la disponibilité de kits commerciaux sur le marché, la publication récente de l’équipe du Professeur Georges Daube vient confirmer que la méthode PCR en temps réel peut être considérée comme une méthode de référence dans le contrôle qualité de la nourriture. « L’avantage de notre méthode est qu’elle a été validée plus spécifiquement pour la détection de pathogènes sur des matrices de mollusques bivalves vivants et de crevettes crues et cuites. Car, même si les méthodes actuellement commercialisées sont standards pour toutes les denrées alimentaires, il faut s’assurer qu’elles ont une bonne performance pour la matrice qu’on étudie. Sinon, il y a des risques de faux négatifs qui peuvent avoir de graves conséquences », souligne le chercheur. Des complications rares mais gravesLes contrôles limitent fortement le risque de contamination des consommateurs de fruits de mer par les pathogènes que ces aliments véhiculent. Cependant, il peut arriver que des pathogènes échappent à la vigilance tant des autorités que des producteurs ou des consommateurs eux-mêmes. Quelles conséquences peuvent avoir ces pathogènes sur la santé humaine ? Page : précédente 1 2 3 suivante
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