Prairies pâturées: sur les traces du carbone
Mauvaise nouvelle pour l'élevage bovin tel qu'il se pratique en Région wallonne? La chercheuse gembloutoise se garde bien de tirer de telles conclusions. Elle précise tout d'abord que, si la prairie étudiée à Dorinne est pâturée par des Blanc Bleu Belge, si largement présents en Wallonie, elle ne peut refléter à elle seule la diversité des élevages pratiqués au sud du pays tant en matière de races que de conditions pédoclimatiques. "Le Condroz, ne fût-ce qu'en termes de sol et de conditions climatiques, ce n'est ni la Haute Ardenne ni le Pays de Herve.". La pâture étudiée à Dorinne, par ailleurs, se caractérise par une gestion intensive: la fertilisation y est assez importante et le nombre de têtes de bétail qui la broute est élevé (en moyenne, deux unités gros bétail - UGB - par hectare et par an). Il est également probable (même si cela n'a pas pu être démontré significativement) que les deux épisodes de sécheresse intervenus pendant la période prise en considération (été 2010 et printemps 2011) aient eu pour effet de réduire la production de biomasse végétale et donc l’assimilation de CO2 de la parcelle. Des bénéfices à ne pas oublierAutres commentaires, plus fondamentaux, sur les résultats obtenus. La prairie de Dorinne est ancienne. Or, des études ont démontré que la capacité des pâtures à jouer un rôle de stockage de carbone s'amenuise au fil du temps. "Cela pourrait expliquer que notre parcelle soit neutre d’un point de vue du bilan de carbone pour les trois années étudiées", commente la chercheuse. Enfin, et ce n'est pas la moindre des nuances à apporter aux résultats, le bilan de carbone neutre ne doit tout de même pas faire oublier que "les prairies en Région wallonne ne peuvent pas, pour la plupart, être remplacées par des cultures et sont donc des prairies obligées que seuls les ruminants sont habilités à valoriser au mieux. En effet, grâce à la présence d’un rumen en amont de l’estomac, les bovins sont les seuls animaux capables de transformer la biomasse herbacée en produits de grande valeur nutritionnelle pour l’homme, tels que la le lait et/ou en l’occurrence, la viande. Ce type d’élevage basé sur l’exploitation des produits de la prairie, permet également de faire vivre des exploitants agricoles et leurs familles et de valoriser des écosystèmes qui rendent par ailleurs d'importants services écologiques: ralentissement du ruissellement, protection contre l’érosion du sol, amélioration de la fertilité du sol, maintien de la biodiversité, etc.". Page : précédente 1 2 3
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