Agritourisme : la nouvelle vache à lait des agriculteurs ?
Il est par ailleurs surprenant d’observer les différences de conception de l’agritourisme chez les individus. Par exemple, la géographe mentionne la réaction inquiète – et légitime - de certaines personnes : « Ce n’est pas des vacances, ça. Je n’ai pas envie de travailler, moi, quand je suis en vacances ! ». Certes, ce genre de pratique existe ; il s’agit du woofing. Mais ce n’est pas considéré comme de l’agritourisme. D’autres voyageurs, quant à eux, perçoivent l’agritourisme comme un contact avec les animaux et une découverte des machines agricoles. Ceux qui ont déjà vécu l’expérience se rendent compte qu’il n’y a pas toujours un contact avec la ferme. « Ces touristes mettent d’abord en avant le fait qu’ils vont être au calme et qu’ils ne vont pas être traités comme des numéros, à l’instar d’un séjour à l’hôtel. Ils se sentent considérés en tant que personnes », explique la jeune Liégeoise. « Martine à la ferme », nouvelle éditionContrairement aux idées conçues, les personnes originaires de la campagne ne connaissent pas forcément les caractéristiques liées à l’agriculture. Plus étonnant encore, les citadins se feraient une meilleure représentation de ce qu’est réellement la ferme. En 1954, Casterman publiait le célèbre « Martine à la ferme ». Le coq sur un tas de fumier, les géraniums au balcon, la basse-cour accueillante… C’est l’image traditionnelle de la ferme. Du moins, c’était. Aujourd’hui, les touristes s’attendent à être accueillis dans les mêmes conditions bucoliques, si bien qu’il existe, au sens propre comme au sens figuré, deux chemins bien distincts au sein de l’exploitation agricole(4,5). Le premier mène les touristes vers la belle cour carrée qui reflète le patrimoine et l’architecture d’antan. Le second - celui qui n’intéresse pas les touristes – constitue l’entrée des tracteurs vers la ferme en activité construite dans un grand hall un kilomètre plus loin. « En promouvant l’agriculture de Martine à la ferme, on ne valorise nullement l’agriculture moderne actuelle et les nouvelles technologies agricoles. Les gens conservent donc une image arriérée de la ferme, c’est dommage », déplore Charline Dubois. ![]() (4) « Agritourisme : quand Martine a déserté la ferme... » (Magazine Culture de l’ULg)
Page : précédente 1 2 3 4
|
|
|||||||||||||||||||||
© 2007 ULi�ge
|
||