Le bal envahissant des ombrelles
La reproduction : avec et sans sexeIl est impossible de comprendre les variations annuelles ou interannuelles des populations de méduses – les fameuses proliférations – si l'on n'a pas compris, avant toute chose, leur morphologie et les différents stades de leur reproduction. « Chez ces animaux, dont la taille d'une colonie (ou super-organisme) mature excède rarement deux centimètres de longueur, il n'est pas toujours aisé de distinguer l'individu de la colonie elle-même », explique la jeune chercheuse. Dans une première étape, celle-ci a décrit (pour la première fois) l'ensemble du cycle de développement de l'espèce clé Chelophyes appendiculata. « Grosso modo, il se compose d'une première phase pendant laquelle la colonie se développe, à partir de la larve, en faisant bourgeonner de jeunes individus portant chacun un gastrozoïde (mangeur), une bractée (protectrice) et l'ébauche d'un gonophore (reproducteur). Au terme de cette première phase asexuée polygastrique, les bourgeons devenus matures sont libérés de la colonie initiale sous la forme d'individus indépendants, que l'on appelle les eudoxies. Ces dernières ne possèdent qu'un seul gastrozoïde et le gonophore mature produit des gamètes mâles ou femelles qui donneront la larve. Cette deuxième phase de la reproduction est dite « reproduction sexuée monogastrique » Une première en MéditerranéeCes corrélations étroites entre l'abondance de phytoplancton et celle du zooplancton et puis celle des méduses peuvent paraître logiques. Encore fallait-il expliciter cette ''cascade trophique''- ce qui n'avait jamais été fait pour cette espèce et en Méditerranée - mais surtout la situer dans le temps. On observe en effet un délai d'un mois entre le maximum de chlorophylle a (en mars) et celui du zooplancton (en avril). Puis, un autre délai d'un mois entre l'abondance maximale de zooplancton et celle de Chelophyes (en mai). Restait à décrire avec précision le mécanisme de déclenchement de cette réaction en chaîne depuis le phytoplancton à la fin de l'hiver, de février à début mars et jusqu’au stade des méduses. C'est ainsi qu'en hiver, plus précisément de décembre à février, les vents sont plus importants que le reste de l'année. Ils brassent donc la colonne d'eau et remettent en suspension les sels nutritifs indispensables à la croissance du phytoplancton. « On peut en conclure que le vent exerce, lui aussi, une influence positive indirecte sur la production asexuée des Calycophores, conclut Amandine Collignon. Et, plus largement, que leur cycle de développement dans la baie de Calvi s'insère dans la séquence saisonnière des événements de l'écosystème planctonique ». |
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