Un nouveau protagoniste de la survie cellulaire
Quel est le point commun entre des tumeurs solides, certaines surdités congénitales et la polyarthrite rhumatoïde ? La dérégulation de la fonction de la protéine KIAA1199 ! Dans une étude publiée dans Nature communications, des chercheurs de l’Université de Liège dévoilent le lien entre cette protéine et un récepteur appelé EGFR, acteur clé de la progression tumorale. Un lien qui pourrait avoir son importance dans les trois pathologies… Une protéine qui active les voies de survie cellulaireDans le cadre de ses recherches sur la cylindromatose familiale, l’équipe d’Alain Chariot s’est penchée sur les conséquences, au niveau cellulaire, de la surexpression de la protéine Bcl-3. Que se passe-t-il au sein des cellules lorsque cette protéine est présente en grande quantité ? « Nous avons utilisé la technique de puce à ADN pour identifier tous les gènes qui sont induits suite la surexpression de Bcl-3. Et nous avons constaté que le gène le plus induit par cette protéine dans des kératinocytes immortalisés est le gène qui code pour la protéine KIAA1199 ». Suite à ces observations, les chercheurs font le lien avec une autre pathologie impliquant une hyperprolifération des kératinocytes : le cancer du col de l’utérus. « Ce cancer résulte notamment de l’infection par un virus oncogénique, le HPV. Lorsque les patientes développent ce type de cancer suite à une infection par le HPV, elles présentent également de grandes quantités de cette même protéine Bcl-3. Ce qui engendre une surexpression de son gène cible et donc de la protéine KIAA1199 », poursuit Alain Chariot qui a travaillé sur cet aspect en étroite collaboration avec l’équipe du Professeur Philippe Delvenne du Laboratoire de Pathologie Expérimentale du GIGA de l’ULg. Mais quel est l’intérêt du virus HPV d’induire ce gène ? Quelle est la fonction de cette protéine ? Des questions auxquelles les chercheurs liégeois répondent dans un article publié dans Nature Communications (1). « Nous montrons que cette protéine est essentielle à la survie des kératinocytes. Si on prive ces cellules de la protéine KIAA1199, les kératinocytes meurent. La surexpression de ce gène est donc l’une des raisons pour lesquelles les patientes développent un cancer du col de l’utérus puisqu’il produit une protéine cruciale pour la survie des cellules cancéreuses », révèle Alain Chariot. ![]() (1) Kateryna Shostak, Xin Zhang, Pascale Hubert, Serkan Ismail Göktuna, Zheshen Jiang, Iva Klevernic, Julien Hildebrand, Patrick Roncarati, Benoit Hennuy, Aurélie Ladang, Joan Somja, André Gothot, Pierre Close, Philippe Delvenne & Alain Chariot. NF-κB-induced KIAA1199 promotes survival through EGFR signalling. Nature communications| 5:5232 | DOI: 10.1038/ncomms6232 | |
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