Les pays émergents à l’assaut de l’Afrique
La Russie exporte ses armesLa Russie est le dernier pays émergent à avoir fait son retour en Afrique. L’auteur du chapitre consacré à ce retour, Nina Bachkatov, professeur à l’ULg, explique que l’une de ses stratégies de Moscou a consisté à réactiver ses réseaux d’anciens boursiers formés dans les universités soviétiques, qui parlent encore le russe et ont facilité sa pénétration du continent. En renégociant des dettes contractées par certains pays africains envers l’ex-URSS, Moscou a aidé les entreprises russes à mettre le pied dans les milieux économiques africains, avec une priorité pour les partenariats menant à l’exploitation des ressources naturelles. Moscou se sert également de son expertise militaire pour pénétrer en Afrique, comme l’écrit Nina Bachkatov : « Le commerce des armes et des technologies militaires permet à l’influence russe de s’engouffrer dans les pays acheteurs qui sont de bons clients mais n’ont pas toujours les moyens de payer au comptant. Ils se voient alors proposer de payer par le biais de concessions minières d’achats d’énergie, de constructions de chemins de fer ». Convergences dans les stratégies des émergentsLes pays émergents ont comme point commun d’adopter une attitude de non-ingérence dans leurs relations bilatérales avec les pays africains, à la différence de pays occidentaux pour lesquels les questions liées au respect des droits humains demeurent des points à soulever. Cette attitude aide les émergents à s’attirer les faveurs de certains dirigeants africains et facilite la conclusion de contrats. Tous les pays émergents ont aussi en commun un renforcement de leur activité diplomatique en Afrique, à travers par exemple l’ouverture de nouvelles ambassades et l’organisation de sommets réunissant les plus hautes autorités politiques. Développement de la coopération Sud-SudLes émergents accentuent leur périmètre d’influence en développant la coopération au développement entre pays du Sud. Les auteurs de l’ouvrage relèvent quelques initiatives communes aux pays émergents destinées à l’Afrique, comme le « fonds de développement IBSA » créé en 2004 par le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud pour soutenir les pays moins avancés. Sebastian Santander : « Chacun des trois pays contribue à hauteur d’un million de dollars par an pour financer des projets de lutte contre la pauvreté. Des pays comme la Guinée-Bissau et le Cap-Vert en ont déjà bénéficié, mais le budget demeure très limité. Ce fonds a surtout comme fonction de donner une visibilité à ces pays émergents ». |
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