La santé mentale comme équilibre à construire
Ébauché dès 2007 à la suite d’un colloque international, le projet de Prévention et de Promotion de la Santé Mentale (PPSM) s’est donné pour ambition de créer un réseau transfrontalier – Wallonie, Grand-Duché du Luxembourg, Lorraine (France) et Région Sarroise (Allemagne) – afin de développer des outils professionnels capables de favoriser la prévention des troubles de santé mentale mais aussi l’autonomie et l’empowerment des patients et de leur entourage. Ces recherches scientifiques et actions-pilotes ont donné lieu à un ouvrage collectif publié chez L’Harmattan (1) sous la direction de Laurence Fond-Harmant, docteur de recherches en sociologie au CRP-Santé (Centre de Recherche Public en Santé) de Luxembourg. Les recherches et actions-pilotes issues de cette réflexion transfrontalière ont bénéficié d’une évaluation par les chercheurs de l’APES-ULg (Appui en Promotion et Éducation pour la Santé), unité du département des Sciences de la Santé Publique de l’Université de Liège. Une co-évaluation transversaleLes recherches et actions-pilotes issues de cette réflexion transfrontalière ont bénéficié d’une évaluation par les chercheurs de l’APES-ULg (Appui en Promotion et Éducation pour la Santé), unité de l’Ecole de santé publique de l’Université de Liège. Documentant les résultats obtenus par les différents acteurs, cette évaluation s’est construite sous forme de recherche-action ou plutôt d’« évaluation-action », comme l’explique Gaëtan Absil, qui en fut le coordinateur. « Nous avons invité les différents partenaires à se poser la question même de l’évaluation. En ce sens, il ne s’agissait pas d’auto-évaluation, liée à la technique, mais de co-évaluation, basée sur la méthodologie : qu’est-ce qui peut être évalué ? Quelles questions va-t-on se poser ? À quelles étapes ? L’intérêt est qu’à travers cette démarche, les partenaires entrent en interaction, en négociation sur le sens même du projet. Autrement dit, l’évaluation ne sert pas qu’à évaluer. Elle est aussi un puissant outil d’apprentissage sur ses propres pratiques. » Ce questionnaire co-construit a par ailleurs permis d’instaurer une forme de transversalité pour les acteurs du projet, aussi distincts dans leur profil (usagers, professionnels de la psychiatrie, du social, chercheurs, etc.) que dans leur ancrage géographique, chaque pays étant par ailleurs engagé à des degrés divers et selon des modalités spécifiques dans la transformation du champ de la santé mentale. « L’évaluation participative ouvre la possibilité de partir de la pratique et de l’expérience des acteurs puisqu’en tant qu’évaluateur, je ne peux pas maîtriser l’ensemble des contextes, explique Gaëtan Absil. Les critères sont ensuite mutualisés jusqu’à l’obtention d’un consensus. On pourrait penser que travailler de cette manière équivaut à tracer la cible après avoir tiré la flèche mais, en réalité, c’est le contraire que l’on observe : les critères et indicateurs élaborés sont particulièrement exigeants, au point que les acteurs ne peuvent pas toujours y donner suite. » ![]() (1) Prévention et promotion de la santé mentale. Une alliance transfrontalière innovante , sous la direction de Laurence Fond-Harmant, Paris, L’Harmattan. |
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