Une dose curative d’antibiotiques à chaque instant
Pour être efficaces, les antibiotiques doivent être administrés à juste dose en fonction de l’état physiologique du patient. Or celui-ci peut varier considérablement d’un moment à l’autre, notamment chez les patients aux soins intensifs. Quatre universités francophones belges se sont attelées à mettre au point une méthode de dosage rapide des antibiotiques au chevet du patient. Celle-ci va maintenant être testée dans le cadre du projet européen MON4STRAT, coordonné par l’Université de Liège. Les effets bénéfiques seront mesurés au moyen de trois critères : l’augmentation du pourcentage de guérison, la diminution de la durée du traitement antibiotique nécessaire pour venir à bout de l’infection et la diminution du phénomène de résistance des bactéries qui en sont responsables. Mesurer la dose d’antibiotiques au chevet du patientNous ne sommes pas tous égaux face au risque d’infection à l’hôpital. En effet, comme souvent, ce sont les plus faibles qui courent le plus grand risque : les patients en réanimation, les personnes immunodéprimées, âgées ou encore exposées à un dispositif invasif comme lors d’une intubation par exemple. Parmi les maladies nosocomiales, les infections pneumo-respiratoires sont les deuxièmes plus fréquentes (15%) après les infections urinaires (30%). « Dans le cas de patients intubés et ventilés qui ont été admis pour d’autres raisons médicales et qui ont contracté une pneumonie à l’hôpital, 40% meurent des suites de l’infection nosocomiale », explique le Professeur Bernard Joris du Centre d’Ingénierie des Protéines de l’Université de Liège. C’est précisément sur l’amélioration de la guérison de ces patients que ce dernier s’est concentré en collaboration avec des chercheurs de l’UCL, de l’ULB et de l’UMons. « Nous avons commencé à travailler ensemble grâce à un projet financé par la Région wallonne appelé MedATR », indique Bernard Joris. « Les chercheurs de l’UCL, l’ULB et l’UMons avaient mis au point un biosenseur, basé sur la technique de spectroscopie infrarouge, capable de détecter spécifiquement certaines biomolécules et voulaient appliquer cette technique dans le domaine médical », poursuit-il. L’idée a alors germé de doser les antibiotiques Bêta-lactames (de la famille de la pénicilline) dans le sang des patients ventilés et intubés aux soins intensifs. « Pour développer un biosenseur capable de doser spécifiquement ces antibiotiques, ils avaient besoin d’un partenaire ayant une expertise dans les protéines qui reconnaissent la pénicilline. C’est ainsi que nous avons décidé de travailler ensemble», précise le chercheur. |
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