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Ces signaux GPS qui font fausse route
10/02/2014

Et donc, pratiquement ?


A l'heure actuelle, il faut savoir que le modèle que l'on peut dériver de cette étude n'est implémenté ni dans les récepteurs, ni dans les logiciels de traitement GNSS. Cette opération deviendra réalisable seulement à partir du moment où les causes des irrégularités pourront être établies avec certitude.

En attendant, l’unité de géomatique de l’ULg propose gratuitement un monitoring en temps réel (disponible sur le site web : www.gnss-ulg.be) de l’état de l’ionosphère et qui mesure son impact sur le positionnement de haute précision au sein de tout le réseau de stations GPS en Belgique, soit une soixantaine de stations de référence. Ce monitoring s’accompagne d’une démarche pro-active : « On sait bien que les géomètres suivent des formations pour être toujours à jour. L’idée est donc de venir dans ces assemblées et de leur proposer cette aide à la planification, ou en tout cas à la vérification de leurs mesures par GPS. Ils peuvent donc vérifier l’intégrité de leurs mesures en observant les conditions ionosphériques au moment de leurs relevés sur le terrain », explique Gilles Wautelet. Et afin de ne louper aucune perturbation, un système d’alertes par e-mail a été prévu : « il suffit juste de s’inscrire sur notre site. Dès que les irrégularités atteignent un certain niveau, un mail est automatiquement envoyé à tous les utilisateurs enregistrés sur notre site. Il y a évidemment un petit temps de latence, le temps qu’on traite les données », précise le spécialiste en géodésie.

Impact erreur ionospherque


Il convient dès lors à l'utilisateur, en cas de dégradation des conditions ionosphériques visibles sur le site web, de prendre la décision adéquate : retourner lever sur le terrain si l'erreur ionosphérique est trop importante ou garder ses mesures, tout en connaissant de manière approchée la part d'imprécision imputée à la variabilité ionosphérique. « Il lui sera toutefois peu judicieux de "corriger" ses mesures sur base de notre diagnostic car ce dernier ne reflète que les conditions ionosphériques rencontrées par les stations que nous avons traitées, et non celle de l'utilisateur sur le terrain », spécifie Gilles Wautelet. En effet, les erreurs de position figurant sur le site ne peuvent pas être simplement appliquées telles quelles à tout utilisateur sur le terrain ; chaque environnement de mesure est unique, avec sa propre configuration de satellites dans le ciel de l'utilisateur et ses propres erreurs dues à l'environnement proche. Le chercheur de l’ULg compare ce problème à un cas plus parlant : « C'est un peu comme si on voulait connaître avec précision la vitesse du vent dans le fond d’une vallée en ne connaissant que la vitesse du vent dans une localité hors de celle-ci. Si on peut effectivement obtenir une bonne approximation de cette vitesse, on n’obtiendra en aucun cas la valeur exacte dans notre vallée : on sait que les effets locaux comme la topographie ou le couvert végétal influent significativement sur la vitesse du vent. Ce qui est observé à un point A n'est donc pas applicable directement à un point B, que ce soit pour la vitesse du vent ou pour l'ionosphère. »

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