Notger, évêque et prince
Entre le Xème et le XIIème siècle, les empereurs germaniques prennent en effet l’habitude de confier aux évêques et à certains abbés à la fois de riches biens fonciers et des droits particuliers de nature comtale (comme le fait de taxer la circulation des marchandises ou de frapper la monnaie). Loin de déboucher sur une forme d’autonomisation des évêques, cette pratique les transforme en princes territoriaux, dévoués à Dieu et surtout à son représentant terrestre qu’incarne l’Empereur. Or, la concession du comté de Huy à Notger – dans un contexte politique troublé – constituerait a priori une première dans l’Empire germanique, d’autant que notre prince-évêque paraît avoir été lui-même un des « instigateurs » de ce fameux système de l’Eglise impériale, en profitant de la faiblesse temporaire des souverains germaniques pour « arracher » ces concessions qui lui étaient favorables.
De par la forte empreinte qu’il laisse sur Liège, Notger est qualifié de « refondateur » de la ville par Jean-Louis Kupper : « Aujourd’hui encore, le plan, la configuration de la ville de Liège est le reflet pratiquement exact de ce que Notger a voulu qu’elle fût. La structure du centre de la ville, qui est en fait l’ancienne ville de l’an mil, reflète les actes que Notger a posés en tant que « reconstructeur » de la cité liégeoise. Lorsqu’on s’y promène et qu’on connaît l’oeuvre de cet évêque, on constate que sa marque est partout présente. Et du point de vue culturel et intellectuel, même s’il serait faux de dire que l’Université de Liège est l’héritière du centre d’étude qu’était Liège à l’époque de Notger, il est un fait certain que l’évêque a fait de la ville un haut lieu culturel. Cette situation privilégiée s’est maintenue jusqu’aux environs de l’an 1200 : pendant deux siècles, Liège était un grand centre intellectuel qui a rayonné dans toute l’Europe. » |
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