La pensée visuelle de Gustav Deutsch selon Livio Belloï
Dans son ouvrage sur l’histoire des regards (1), Carl Havelange évoque un « ordre ancien » et un « ordre nouveau », ce dernier se basant sur un « troisième élément » servant de médiateur entre l’œil nu et le monde. Depuis plus de cent ans, le cinématographe a été l’un de ses médiateurs, ce « troisième élément » : les vues des frères Lumière n’avaient pas d’autres ambitions que de capturer l’essence du monde et de l’offrir à tous en guise de divertissement. Toute la beauté du found footage réside précisément dans ce détournement de logique de regards, comme le rappelle Livio Belloï : « la spécificité du found footage, c’est de produire un film qui est la somme de regards produits par d’autres. » Et le chercheur d’ajouter « Film ist est moins un film qu’un appareil optique ». Tel les premiers opérateurs Lumière, Deutsch offre des images du monde au spectateur. Il le fait en évitant tout commentaire oral, toute remarque verbale, ne cherchant à décrire « son » histoire du cinéma (ce qu’a pu faire par exemple Jean-Luc Godard dans Histoire(s) du cinéma) ni même « une histoire du cinéma muet mais bien une histoire muette du cinéma », comme le précise Livio Belloï en fin d’ouvrage. ![]() (1) Carl Havelange, De l'oeil au monde. Une histoire du regard au seuil de la modernité, Paris, Fayard, 1998. Page : précédente 1 2 3 suivante
|
|
||||||||||||||||||
© 2007 ULi�ge
|
||