Les Initiatives Populaires de Solidarité Internationale
Low Cost, Slow Aid ?Non ou peu reconnues par les pouvoirs publics, les IPSI, mobilisent principalement des fonds privés et locaux. Les montants ne sont pas colossaux mais suffisent régulièrement à soutenir des projets de petite taille conduits sur une base bénévole. Cela suffit à considérer les ipsieurs comme des développeurs « aux pieds nus », des « petits » opérateurs sans grands moyens. L’allusion à une aide « low cost », « à bas prix », vient facilement à l’esprit avec toute la connotation péjorative que l’on retrouve dans les critiques fréquemment formulées à l’égard des opérateurs économiques de ce modèle de production. Cette liaison n’est pas si simpliste. Le low cost est d’abord un modèle qui part des besoins du consommateur, pour le redéfinir dans le sens d’une simplification à l’extrême. Chaque produit et service sont repensés pour être « mis à nu », « découpés », « dépouillés » de leurs fonctions annexes jusqu’à n’en retenir que la fonction essentielle, celle qui satisfait un besoin minimal. A cet égard, le low cost peut être appréhendé comme un retour à la fonctionnalité première des produits, fonctionnalité dont les producteurs se sont souvent éloignés au cours du temps en multipliant les options et accessoires. Contraintes par la faiblesse des moyens mobilisables, les IPSI ont tendance à réduire la voilure et à simplifier leur offre de développement au maximum. Bien entendu, il s’agit moins d’une « stratégie » mise sur pied par les IPSI pour venir « capter des parts de marché » de l’aide internationale aux ONG agréées que d’une nécessité devenant progressivement une vertu. Les IPSI proposeraient des projets de développement centrés sur l’essentiel : la satisfaction de besoins non couverts ni par l’Etat, ni par le système économique, ni par les agences d’aide instituées. Les IPSI, acteurs de modernité dans l’aide internationale ?Bien entendu, il conviendrait de mener une étude plus approfondie auprès des ipsieurs pour confirmer cette hypothèse et il n’est pas certain que tous les ipsieurs se reconnaitront dans les différentes dimensions des mouvements « Slow ». Jusqu’à présent, les ipsieurs rencontrés ne se sont pas particulièrement distingués par le développement d’un discours critique à l’égard de la société de consommation de masse. Les auteurs se contenteront d’émettre cette hypothèse qu’une partie non négligeable des ipsieurs, tout en partageant les objectifs et discours dominants du secteur de la coopération (importance du partenariat, de l’appropriation, recherche du renforcement des capacités des partenaires…), revendiquent une façon de faire du développement autrement, c’est-à-dire qui ne se limite pas à une approche managériale de l’aide et à ses outils, qui ne vise pas l’obtention immédiate de résultats mais plutôt l’établissement de liens sociaux durables allant au-delà des rapports contractuels entre fournisseurs d’aide et bénéficiaires. C’est sans doute là que résident la complémentarité et l’apport essentiel des IPSI à la coopération belge au développement et qui, bien loin des clichés les identifiant à des structures surannées animées par des acteurs hors cadres, leur offre toute leur modernité. |
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