Le bleu de phtalocyanine au cœur des chefs-d'œuvre
Le CuPc, un pigment résolument moderneL'avènement de la modernité artistique s'accompagne de l'éclosion de nouvelles techniques scientifiques et de nombreuses révolutions technologiques venant bouleverser la sphère artistique. L'industrialisation permet alors une commercialisation à grande échelle et à moindre coût d'une grande variété de peintures dont les pigments dits "synthétiques" sont réalisés en laboratoire grâce aux avancées de la chimie organique. Avec l'apparition des tubes de peinture prêts à l'emploi, les peintres ne s'appliquent plus à fabriquer eux-mêmes leurs couleurs, comme le faisaient leurs prédécesseurs du 16e et 17 e siècles en broyant des pigments puis en les mélangeant avec un liant comme du jaune d'œuf et plus tardivement de l'huile. Dès 1935, le bleu de phtalocynanine de cuivre (CuPc) appartenant à la famille des pigments organiques synthétiques fait son entrée sur le marché. Initialement destiné au secteur de l’imprimerie, le nouveau bleu intègre rapidement d’autres domaines d’application notamment celui de la coloration des plastiques, de la peinture automobile, de bâtiments et des peintures pour artistes. "Comme l'illustre le graphique présent dans ma thèse, presque la moitié des peintures bleues pour artistes sont basées sur du bleu de phtalocyanine, seul ou en combinaison avec d'autres pigments" explique Catherine Defeyt. Son pouvoir colorant est supérieur à celui du bleu de Prusse et à celui de l'Outremer. Sa teinte est plus brillante que celle du bleu de Prusse et moins mauve que celle de l'Outremer A ces qualités s'ajoute également un prix compétitif. Ce rapport qualité/prix particulièrement intéressant explique, selon la chercheuse, son usage intensif dans la fabrication des peintures bleues à l'huile. Le bleu de phtalocyanine de Cuivre s'impose à la première place devançant ainsi le bleu de Prusse, le bleu d'Outre-mer ou encore le bleu Cobalt. CuPc dans tous ses étatsLe bleu de phtalocyanine de Cuivre est un pigment polymorphe se déclinant en cinq formes cristallines créées et brevetées par l'industrie à des moments différents du 20e siècle. Conventionnellement nommés alpha (α), beta (β), gamma (γ), delta (δ) et epsilon (ε) selon l'alphabet grec, les polymorphes de CuPc diffèrent en stabilité, en solubilité et en nuance. Il faut cependant préciser que seules les formes alpha (α), beta (β) et epsilon (ε) ont été investiguées par la scientifique car ce sont les trois seules formes présentes dans les peintures pour artistes. Page : précédente 1 2 3 suivante
|
|
|||||||||||||||||||||
© 2007 ULi�ge
|
||