Jeux vidéo : stop ou encore ?
"Ces travaux ont montré que les médias violents sont affectivement susceptibles d'influencer l'état de la personne : ses émotions et ses pensées agressives peuvent devenir plus nombreuses et augmenter la probabilité d'un passage à l'acte agressif. En effet, lorsque les schémas, les émotions, les affects, les pensées qui se trouvent dans la mémoire du jeune sont de nature hostile, ce dernier interprète plus facilement - et à tort- une information neutre ou ambigüe : à ses yeux, elle devient hostile ou malveillante, avec un risque d'y répondre de manière violente." Cette erreur d'interprétation est appelée un "biais d'attribution hostile". Il se présente sous deux formes. Le biais d'attribution hostile instrumental désigne le fait d'attribuer une intention hostile à des comportements ambigus d'un pair qui sont susceptibles d'avoir des répercussions négatives sur des biens matériels ou sur l'intégrité physique du sujet. Le biais d'attribution hostile relationnel concerne l'attribution d'une intention hostile aux comportements ambigus venant d'un pair, et qui mettent à mal les relations sociales du sujet. Les garçons sont plus sensibles au premier (ainsi qu'aux comportements agressifs physiques) et les filles, au second biais. Une erreur de perceptionEn tout cas, en raison de la prépondérance en mémoire de schémas hostiles engendrés, par exemple, par une consommation de médias violents, "les auteurs constatent que l'erreur d'interprétation confirme chez l'enfant agressif sa perception générale du monde comme malveillant, note la psychologue. Par conséquent, il pourra répondre de manière agressive tout en identifiant son attitude comme légitime." Quant au pair réceptacle de ce comportement agressif, il risque probablement, à son tour, d'attribuer une intention hostile au sujet agressif. A ses yeux, l'enfant agressif est mal intentionné. Il lui répond donc de manière négative. Un nouveau cycle s'amorce, renforçant à son tour les attributions hostiles, les comportements agressifs et le rejet social. Tester avant... et aprèsRoxanne Tonuitti a voulu aller plus loin, compléter ces données, comprendre les processus mentaux qui conduisent aux comportements agressifs, et voir quels biais ou quelles variables augmentent ces derniers. En refusant de se contenter d'un amalgame entre jeux violents et comportements agressifs, elle a donc décidé, pour sa recherche, d'investiguer de quelles manières s'articulaient les différents éléments en cause. Et elle s'est centrée sur un des aspects cognitifs de l'agressivité, celui du biais d'attribution hostile. |
|
|||||||||||||||||||||
© 2007 ULi�ge
|
||