Mis à part cet état de guerre larvé qui pèse atrocement sur la population du territoire, celui-ci va être le théâtre de deux batailles mémorables entre les troupes françaises d'un côté – commandées par le maréchal de Saxe – et celles des Alliés, de l'autre,  principalement composées de contingents autrichiens. Le choc, qui se produit le 11 octobre 1746 et est favorable à la France, restera connu sous le nom de bataille de « Raucoux » (Rocourt, près de Liège). L'année suivante, le 2 juillet 1747, l’armée alliée est défaite – en présence de Louis XV en personne – à la sanglante bataille de « Lawfeld » (Lafelt, près de Maastricht), ce qui ouvre aux vainqueurs la route des Provinces-Unies mais fait à nouveau planer sur le Pays de Liège le spectre de quartiers d'hiver.

Face à ce fléau qui contraint de pourvoir au ravitaillement de plusieurs milliers d'hommes, les dirigeants principautaires ont recours à des expédients dont la population fait immanquablement les frais. Les Etats du pays, quant à eux, présentent un mémoire « protestataire » à la Diète – intitulé « Tableau de la dévastation du Pays de Liège » –, sans résultat notable cependant. Temps douloureux dès lors, qui ne prendront que partiellement fin avec la paix signée le 18 octobre 1748 à Aix-la-Chapelle : ce sera là le point d'orgue de la guerre de Succession d'Autriche, conflit aussi absurde que long à l'aune de l'histoire européenne. « Ainsi, pendant près de 4 ans, la principauté de Liège, en dépit de sa neutralité, est le théâtre d'affrontements sanglants et l'innocente victime d'atroces hivernages. Durant cette période, rien ne lui sera épargné. Bref, ces années de conflit laissent le pays totalement exsangue et complètement ruiné, au point qu'un contemporain n'hésitera pas à affirmer que depuis Charles le Téméraire, Liège n'avait plus connu une telle désolation ! », conclut Daniel Jozic.