Les hiéroglyphes, au cœur de la culture égyptienne
Les hiéroglyphes s’inscrivent dans un entendement plus large que celui de nos alphabets. « Je pense qu’il ne faut pas voir l’alphabet comme la simplification d’écritures plus complexes, nuance le chercheur. Il s’agit d’un changement de paradigme, où l’on rend désormais l’oralité, sans possibilité de jeux de connotations par l’image. Il existe toutefois une petite nostalgie de ces possibilités perdues, et des jeux visent à ajouter du sens à certains rendus alphabétiques. Par exemple, si l’on écrit « Paris » en remplaçant la lettre « A » par une représentation de la Tour Eiffel, le mot se lira toujours « Paris ». Mais visuellement, cette modification apporte une nouvelle dimension au mot. Elle jette un éclairage particulier sur la ville, sur une notion peut-être plus touristique, ou en tout cas plus moderne de la ville… En fait, constate le chercheur après un temps d’arrêt, l’écriture hiéroglyphique permet ce type d’opération quasiment à l’infini. Notre alphabet, lui, en est presque totalement démuni. » A l’origine de l’écritureLe troisième chapitre de l’ouvrage « Les Hiéroglyphes égyptiens » retrace l’histoire de l’écriture hiéroglyphique, des premiers témoignages retrouvés (vers 3700 ACN), jusqu’aux derniers (en 394 PCN), au temple de Philae, un an avant le rattachement de l’Egypte à l’empire byzantin. Ce chapitre illustre à quel point, dès le départ, le système hiéroglyphique est composite et le restera. Une fois le système structuré, les grandes évolutions suivent les transitions entre les périodes fastes et les moments de déclin. Les signes s’affinent, sont calibrés, certains disparaissent, d’autres surgissent. On en dénombre approximativement 1500 à l’Ancien Empire. Ce nombre descendra quelque peu, avant de remonter pour culminer à près de 3500 signes au crépuscule de l’Egypte. La maîtrise technique de l’exécution des hiéroglyphes, les nuances, la rigueur des détails varieront également en fonction des cycles de ces périodes.
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