Dilemmes et indécision des stratèges de la Grande Guerre
Une des raisons qui peut être avancée pour expliquer ce manque d’organisation est la récente restructuration de l’armée belge. En 1909, une première loi amène une modification au système de recrutement des effectifs de l’armée. Imposant le service militaire à un fils par famille, elle met fin au système du tirage au sort et du remplacement qui prévalait jusqu’alors. Celui-ci permettait aux malchanceux du sort de se faire remplacer moyennant finance. En 1913, Albert I généralise le service militaire. Pour que ces mesures atteignent leur plein effet, plusieurs années auraient cependant été nécessaires. En 1914, les futures générations de recrutés n’ont pas encore eu le temps de gonfler les effectifs de l’armée, c’est pourquoi les plans ne sont pas au point. Quand mobiliser ?Un critère essentiel détermine la date de mobilisation : il ne faut pas mobiliser trop tard. Afin d’éviter une attaque surprise à travers le territoire belge, les officiers veulent être prêts avant les Allemands et les Français. Si notre territoire était envahi trop tôt, sa taille réduite permettrait à l’assaillant de désorganiser tout le système de mobilisation et de s’emparer des principales voies de communication en un laps de temps très court. « Il suffirait d’une attaque de cavalerie bien menée pour que l’ennemi se retrouve en quelques heures à Liège, fasse sauter une ligne de chemin de fer ou s’empare d’un fort », révèle Christophe Bechet. Concentrer à la frontière menacée ou au centre du pays ?Au sein du corps d’état-major, un vif débat divise les partisans d’une concentration à la frontière et les partisans d’une concentration au centre du pays. Alors que les premiers sont favorables à une grande mobilité de l’armée vers la frontière menacée, les seconds privilégient une position relativement fixe, proche du camp retranché d’Anvers. |
|
|||||||||||||||||||||
© 2007 ULi�ge
|
||