L’autodéfense de l’orge
Et la réjouissance du chercheur n’est pas mince. Car pour lui, l’horizon des recherches scientifiques doit sortir du milieu académique. « Je travaille depuis plus de 20 ans sur des méthodes biologiques pouvant remplacer les pesticides. Dans un premier temps, la recherche fondamentale sert à augmenter nos connaissances, notre savoir. Mais la génération de ces connaissances n’a d’intérêt que si elle permet d’améliorer notre société, ou nos conditions de vie. Dans le cas présent, en séparant les différentes molécules du bouquet de composés volatiles, nous avons pu identifier les plus responsables de l’inhibition du pathogène. Ce qu’il y a d’intéressant également, c’est que nous sommes en train de mettre en évidence un effet direct sur le pathogène. L’émission de composés volatiles n’a plus une simple fonction d’alerte, ou de stimulation des mécanismes de défense de la plante. Certains composés attaquent directement l’élément pathogène. C’est une fonction supplémentaire dans les mécanismes de défense des plantes que nous épinglons ici. » Du fondamental à l’agriculture, une étude bientôt appliquée ?A l’heure actuelle, les chercheurs sont en train de vérifier que ces deux composés peuvent être exploités pour lutter contre les deux maladies ravageuses. Mais le chercheur sait que le chemin est encore long, avant de quitter la route scientifique pour rejoindre les champs. « Dans ce type de cas, nous devons d’abord vérifier que les composés identifiés peuvent être reproduits facilement, et en grande quantité. La deuxième étape est de vérifier que le produit, à concentration plus élevée, ne devient pas toxique pour la plante, pour l’homme et pour l’environnement. Enfin, il est important de tester l’efficacité du produit in vivo, vérifier que le pathogène est bien inhibé dans son milieu naturel. Une fois que toutes ces étapes sont étudiées, si le produit demeure intéressant, nous déposons un brevet, et nous commençons à communiquer notre découverte aux industriels. » Page : précédente 1 2 3 4
|
|
|||||||||||||||||||||
© 2007 ULi�ge
|
||