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L’autodéfense de l’orge
17/09/2013

Les deux autres types d’expérience étaient sensiblement similaires, à ceci près que l’un ou l’autre des deux pathogènes avait été inoculé aux racines d’orge. Elles n’étaient donc plus saines. « On a ensuite observé si la production de composés volatiles provenant des racines malades était similaire ou non, poursuit le chercheur. Dans le cas où le bouquet était différent, nous avons déterminé si ce nouveau profil avait une influence sur la croissance mycélienne du pathogène placé dans la boîte de Petri. Simplement par comparaison avec les résultats de nos premières observations. »

interaction orge champi

En définitive, les composés volatiles sont différents, tant par leur nature que par leur nombre et par leur quantité. « Au final, conclut le professeur Jijakli, 23 molécules étaient spécifiquement produites chez les racines infectées par Fusarium, et 21 par Cochliobolus. Ce qui était remarquable et intéressant. » Ce qui l’était tout autant, c’est que l’exposition des champignons aux bouquets des racines malades inhibait jusqu’à 15% de leur croissance. Ce qui signifie que dans le bouquet de composés volatiles émis par les racines malades se trouvent des molécules qui inhibent la croissance de l’agent pathogène. Mais quelles molécules ? « Tout le problème à cette étape de la recherche était de savoir d’où venaient ces nouveaux composés, puisqu’ils étaient produits par la mise en contact de la racine et du pathogène. Parmi les différentes molécules, il fallait pouvoir déterminer lesquelles provenaient de la plante, et lesquelles provenaient du pathogène. »

A ce niveau de la recherche, qui fait l’objet de la publication, l’équipe avait donc une idée de l’effet du bouquet dans sa globalité. Mais on ne peut pas affirmer qu’une inhibition d’un maximum de 15% sur la croissance du champignon soit le fruit d’une lutte efficace contre le pathogène. Le Professeur Jijakli et son équipe ont donc voulu aller plus loin encore, en testant l’effet des molécules une à une sur la croissance et sur la germination des champignons.

Deux candidates surprenantes

En isolant les différents composés, les chercheurs sont tombés sur deux molécules intéressantes. Elles n’inhibaient plus la croissance de l’élément pathogène à 15%, mais à plus de 70%. « Avec un tel résultat, on pouvait envisager de tout doucement sortir de la recherche purement fondamentale, se réjouit le phytopathologiste, et réfléchir à la mise au point d’une méthode de lutte efficace contre les deux maladies. »

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