L’ADN fossile pour mieux comprendre les variations climatiques
« Ce que nous avons observé grâce à cette méthode, c’est qu’il y avait une stabilité de la diversité cyanobactérienne obtenue pendant presque toute la période, développe la biologiste. Même si, il y a 2000 ans, on a pu noter une rupture. Des changements, qui étaient visibles dans les études des diatomées et des pigments, mais n’ont pas été reflétés par nos organismes. On a également remarqué que dans les dernières couches (70 dernières années), il y a eu une augmentation apparente de la diversité des cyanobactéries. Et nous savons que les cyanobactéries prolifèrent davantage quand la température augmente, qu’il y a une plus forte exposition au soleil et qu’il y a plus de nutriments amenés, notamment par la fonte des glaces. Nous pouvons donc penser que ces variations sont en partie déterminées par les changements climatiques, et qu’une prolifération de cyanobactéries pourrait être la conséquence d’un réchauffement climatique, ce qui voudrait dire que cette région de l’Antarctique est aussi en train de se réchauffer actuellement. » Même si une possibilité de biais important n’a pas encore été tout à fait écartée. L’intérêt d’une méthodologie multipleEncore au stade de test, l’utilisation de l’ADN fossile comme outil paléolimnologique séduit et montre des résultats engageants. Certes, d’autres études sont déjà efficaces : l’analyse de fossiles de diatomées, par exemple, ou encore l’analyse des pigments dans les sédiments.
Chaque technique d’observation présente une série de limites et de biais possibles, d’où la nécessité de multiplier les méthodologies et de développer l’exploitation de nouveaux marqueurs. « Observer le passé, développe la chercheuse, c’est comme regarder une image avec des lunettes déformantes, ou de couleurs différentes. En mettant d’abord les lunettes bleues, puis rouges, puis jaunes, on aura au final une reconstitution plus fidèle à la réalité. Dans le cas de cette étude, il était intéressant de comparer ce que les autres chercheurs ont pu observer avec ce que nous avons nous-mêmes déduit. Pour noter les événements qui entrent en corrélation ou qui à l’inverse trahissent un biais dans l’une des méthodes, afin d’affiner les recherches par la suite. » |
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