Le chapitre qui suit est consacré à l’organisation spatiale et temporelle des ces différents types de roche. Autrement dit, comment s’organisent-elles pour former le « paysage » que nous connaissons. L’auteur s’emploie à répondre à cette question en présentant la formation des bassins sédimentaires et des montagnes, ces dernières étant en quelque sorte « le devenir ultime » des premiers. Un devenir qui semble tout temporaire puisqu’une chaîne de montagnes se forme rapidement (géologiquement parlant) en quelques dizaines de millions d’années… et peut disparaître aussi vite sous les coups de l’érosion. «C’est dire, conclut Frédéric Boulvain, que l’aspect actuel de notre planète est temporaire… ».
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Histoire de la Terre
Voici donc notre Terre formée. L’auteur aurait sans doute pu arrêter là cette introduction à la géologie. Pourtant, les trois derniers chapitres de son livre sont peut-être, du moins pour le profane, ceux qui captiveront le plus.
Il se livre en effet tout d’abord à une radioscopie de notre planète. Ici, on change de référent car ce que nous connaissons de l’intérieur de la Terre ne l’est, en grande partie, que de manière indirecte : « les sondages les plus profonds, rappelle Frédéric Boulvain, dépassent difficilement 12 km, soit 1/531 du rayon de la Terre ! ». Il expose donc les méthodes utilisées tout d’abord pour quantifier quelque peu notre planète (forme, dimension, masse, densité), puis ce que nous enseignent les météorites et surtout l’étude des séismes (voir également ci-dessous à propos du second ouvrage de l’auteur). L’auteur aborde ensuite le problème du magnétisme terrestre. Problème ? Sans doute car si on sait que la polarité du champ magnétique terrestre s’est inversée à plusieurs reprises, on ignore toujours les causes de ces inversions. Enfin, l’auteur aborde la description des cycles géologiques à l’œuvre sur notre planète. Ceux de l’eau et du carbone bien sûr, mais aussi celui du silicium par exemple et, surtout, la notion de résidence des éléments dans les océans qu’on découvre avec intérêt. Ainsi, si les rivières charrient relativement peu d’ions Na+ et Cl- vers les océans, ceux-ci en contiennent relativement bien davantage : ces éléments ne sont en effet pas utilisés par les organismes ni incorporés au sédiment et n’entrent pas dans le réseau des argiles au cours de la diagenèse comme le font par exemple le fer ou le silicium. Conséquence : le temps de résidence du Cl- dans les océans est pratiquement infini tandis que celui du Na+ est de l’ordre de 260 .000.000 d’années ! Seule l’évaporation permet leur extraction de l’océan…